François Michelin, les confidences d’un patron très secret

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Patron du leader mondial de pneumatiques pendant quarante-sept ans, François Michelin s’est éteint mercredi matin [29 avril 2015] à l’âge de 88 ans. L’un de nos collaborateurs a eu le privilège rare de rencontrer longuement ce chef d’entreprise, paternaliste et catholique pratiquant, qui avait à cœur de donner du sens au travail, pour tous les salariés de sa société. « Je préfèrerais qu’on utilise le terme d’ « œuvriers », à celui d’ouvriers, car ils accomplissent une œuvre », résumait-il. Récit inédit de cette entrevue, le 9 mars 2010, dans l’un de ses restaurants favoris de la commune d’Orcines (Puy-de-Dôme).

Le froid était mordant en ce début de printemps 2010. J’avais rendez-vous, à titre privé, avec François Michelin sur la place Gaillard, au centre de Clermont-Ferrand. Il s’est présenté à l’heure prévue au volant d’une petite « Citroën AX » dernier cri, pour me conduire jusqu’à l’un de ses restaurants favoris à Orcines, sa commune de résidence située à une dizaine de kilomètres de là. Brève poignée de mains d’un homme d’abord peu disert, au regard aussi scrutateur que malicieux : le vrai dégel ne se produira que plus tard, en cours de repas.
A l’arrivée au « Relais des Puys », à 13h30, le parking est vide. Nous sommes les derniers clients. Un autocollant sur le mur extérieur signale que l’adresse est recommandée par le guide Michelin. « Au fond, le seul Guide, c’est vous, non ? », ose-t-on maladroitement pour détendre l’atmosphère. Le patriarche sourit sous sa casquette en poussant la porte de l’auberge. L’apercevant, le personnel s’affaire dans tous les sens, comme si un président de la République venait de faire son entrée à l’improviste dans la rustique salle auvergnate. « Comment allez-vous, Monsieur ? », l’interroge une employée. « Bien, je vous remercie », répond-il d’un sourire, en se délestant de son manteau.

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