General Motors : nouvelles révélations dans l’affaire des rappels

Crimes Industriels

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General Motors (GM) a-t-il pris les décisions adéquates, en temps et en heure, pour s’attaquer au scandale du défaut du commutateur d’allumage qui équipait des millions de véhicules ?

C’est la question qui se pose après la découverte que le premier constructeur américain avait commandé en toute discrétion 500 000 pièces de remplacement à son fournisseur Delphi, deux mois avant qu’il ne commence à rappeler les véhicules défectueux, comme l’indiquent des courriels révélés, dimanche 9 novembre, par le Wall Street Journal.
Ce défaut de commutateur, qui, dans certaines circonstances empêchait les airbags de se déployer, a causé la mort d’au moins 30 personnes. GM fait depuis l’objet d’une enquête judiciaire et se trouve sous le feu des critiques pour sa gestion du problème, qui avait pourtant été signalé en interne dès 2003.
Le 17 décembre 2013, une réunion au sommet avait évoqué le défaut sur la Chevrolet Cobalt. Le groupe n’avait alors pris aucune décision de rappel des véhicules concernés. Le premier n’aura lieu que le 7 février 2014. Mais, selon ces courriels, dès le lendemain de cette réunion, le groupe passait une importante commande « urgente », de commutateurs de remplacement.
La carte de la transparence
Ce nouvel élément de l’enquête jette le trouble sur la stratégie de défense adoptée jusque-là par GM, qui n’avait jamais parlé de cette commande. Selon un porte-parole, le constructeur estime avoir fourni à la National Highway Traffic Safety Administration, l’autorité de la sécurité routière aux Etats-Unis, une chronologie correcte des événements et a estimé qu’il n’était pas nécessaire de divulguer les détails de cette commande.
Pourtant, la nouvelle patronne de GM, Mary Barra, affirme depuis le début du scandale vouloir jouer la carte de la transparence. Le groupe a ainsi fait appel à l’ex-procureur des Etats-Unis Anton Valukas pour lui demander de faire la lumière sur la chaîne des responsabilités qui a conduit GM à ignorer le défaut pendant près d’une décennie, en dépit des nombreuses alertes lancées par plusieurs salariés du groupe. Or, à aucun moment, malgré les 230 témoignages et 41 millions de documents réunis, cette enquête, publiée en mai 2014, ne mentionne cette commande de 500 000 commutateurs.
Son existence paraît pourtant essentielle pour comprendre le degré de réactivité de GM. Pourquoi avoir attendu près de deux mois pour procéder au premier rappel de véhicules ? Combien d’accidents se sont produits durant ce laps de temps ? Ce sont les questions qui viennent de s’ajouter à ce dossier déjà lourd pour General Motors. Un procès est programmé pour janvier 2016.
Via Le Monde

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