Deux modérateurs souffrant de stress post-traumatique portent plainte contre Microsoft

Stress Travail et Santé

Partager cet article :

Confrontés à des images violentes, ils estiment que l’entreprise n’a pas pris les mesures nécessaires pour leur apporter le soutien psychologique dont ils avaient besoin.

Regarder en continu d’innombrables photos et vidéos d’agressions, de meurtres, de viols, de pédopornographie… Tel est le travail des personnes qui modèrent les contenus publiés sur les différentes plates-formes Web. Le 30 décembre, deux anciens modérateurs de Microsoft ont porté plainte contre l’entreprise, l’accusant ne pas avoir fait le nécessaire en termes de soutien psychologique.
Les deux hommes, qui ont travaillé pour l’« online safety team », disent souffrir de stress post-traumatique après avoir été confrontés à des contenus « inhumains et répugnants », peut-on lire dans la plainte. Leur mission était de consulter les images signalées par les internautes ou par un programme informatique, et, si nécessaire, les supprimer et les rapporter aux autorités, comme l’exige la loi américaine depuis 2008.
Dépression, crises de panique, cauchemars, et même « hallucinations visuelles »… Le document affirme aussi que l’un des deux employés est aujourd’hui mal à l’aise avec les enfants, dont son propre fils, dont la présence lui rappelle « les violentes agressions contre les enfants dont il a été témoin ». L’autre se serait vu conseiller, après avoir exprimé son malaise auprès de l’entreprise, d’« aller se promener » ou de « jouer à des jeux vidéo » pour se distraire. Les plaignants assurent que Microsoft ne les aurait ni prévenus ni préparés aux dangers de ce type de travail.

Microsoft se défend

L’entreprise a répondu à ces accusations dans un communiqué transmis à plusieurs médias. Elle affirme que les personnes travaillant dans cette équipe ont accès à un « programme de bien-être », comprenant des rendez-vous réguliers avec des psychologues.
« Microsoft prend au sérieux sa responsabilité de retirer et signaler les images pédophiles partagées sur ses services, ainsi que la santé et la résilience des employés qui effectuent ce travail important. »
L’entreprise explique que des technologies sont employées pour « réduire le réalisme des images », en les floutant et en les passant en noir et blanc par exemple, dans de petits formats. Elle assure aussi que les modérateurs ne peuvent pas travailler avec leur ordinateur personnel et qu’ils sont, s’ils en expriment le souhait, assignés à d’autres postes.

Lire la suite sur le site du Monde
 
 

A lire dans le magazine

Réseaux Sociaux

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour des infos spéciales ou échanger avec les membres de la communauté.

Aidez-nous

Le site Souffrance et Travail est maintenu par l’association DCTH ainsi qu’une équipe bénévole. Vous pouvez nous aider à continuer notre travail.