"La mécanique burn-out", France 5, mercredi 14 février, avec Marie Pezé

Burn Out, Evènements

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Diffusion sur France 5 du documentaire « La mécanique burn-out », mercredi 14 février 2018 à 20h50.

Généralistes et médecins du travail sont de plus en plus consulte?s pour des troubles psychosociaux ou du comportement et de moins en moins pour des difficultés physiques. Le mal-être psychique est devenu le premier motif de visite du réseau Souffrance et Travail qui couvre la France. Avec le stress, le harcèlement moral ou sexuel en entreprise et les violences au travail, le burn-out est devenu l’un des nouveaux risques pour la santé mentale, physique et sociale encouru dans notre société ; il serait me?me en explosion : trois millions d’actifs touchés ? Un tiers des salariés ? Plutôt 300 000 ?
Sa définition reste floue et une mission d’information parlementaire a lancé des travaux en 2016 pour la préciser et dresser un état des lieux de l’épuisement professionnel en France. Son rapport a été publié mi-février 2017. Le sujet a émergé au même moment dans le discours public : le candidat socialiste  à la présidentielle Benoît Hamon a fait de la reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle l’une de ses propositions, tandis que la Haute Autorité de Santé a établi des recommandations à l’égard des médecins pour la prise en charge de ce trouble en expansion.
Le burn-out n’a pas d’existence médicale, pourtant, il s’agit d’une forme de dépression, qui peut s’accompagner de stress post-traumatique et de troubles psychosomatiques.
Et si tout le monde peut être touché, certains parviennent moins facilement à convoquer les ressources qu’ils ont en eux. Pourquoi ? Qu’est-ce que ce phénomène dit de nous ? Qu’est-ce que ce phénomène dit de notre société ? Que peut-on faire pour éviter une telle souffrance et un tel gâchis de compétences ?
La mécanique burn-out montre cette dépression que l’on appelle burn-out n’est pas une fatalité du XXIe siècle, à condition de réfléchir – individuellement et collectivement – à notre manière de travailler.

Sur France 5, émission « Le monde en face« , mercredi 14 février à 20h50.
Documentaire
de 70 min
Auteure-réalisatrice Elsa Fayner
Production La Générale de Production, avec la participation du ministère du Travail et de France Télévisions.
Pour en savoir plus : https://www.francetvpro.fr/france-5/programmes/11261531

La Mécanique du Burn-Out - France 5

MORCEAUX CHOISIS

Hélène Fléchet, assistance sociale
« J’avais l’impression d’être un peu une technicienne, et ce n’est pas possible avec des êtres humains. »
« Quand j’ai rencontré pour la deuxième fois le médecin du travail après deux mois d’arrêt, elle m’a parlé de l’inaptitude au poste. Elle a pris des gants pour me le dire, parce que le mot “inapte”, on se le prend bien dans la figure. On a fait ça pendant neuf ans et, du jour au lendemain, on n’est plus capable de faire ce travail-là. »
Brigitte Kuntz, cadre de banque
« J’ai fait un semi-coma. Quand je me suis réveillée, j’avais perdu la vue, je n’entendais presque plus rien. »
« Ce n’est pas de la fatigue, c’est de la vieillesse. C’est l’usure complète du corps, du système nerveux, de tous les organes. »
« Il n’y avait personne pour mon départ, alors que j’avais travaillé plus de dix ans dans cette boîte. Juste une secrétaire qui m’a donné le contrat à signer, et c’était fini. »
Thierry Machard, berger
« Mon cœur est descendu en dessous des 50 pulsations par minute. Mon corps avait décidé que c’était le moment d’hiberner. »
« Mon troupeau a été plusieurs fois l’objet d’attaques de chien, donc je m’étais armé. Je n’aime pas en parler, mais j’ai été obligé de laisser le fusil chez quelqu’un pour être sûr de ne pas m’en servir. »
Jacques Le Barbier, chef cuisinier
« Dans mon éducation, il y a un côté un peu pervers en ce qui concerne le travail. Quelqu’un qui ne travaille pas, c’est un faignant. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais été en arrêt de travail. J’ai été éduqué comme ça : on ne s’arrête pas de travailler. »
« Je ne vis pas spécialement bien mon arrêt de travail, parce que je me sens un peu inutile vis-à-vis de la société, de ma femme. J’en souffre. Ce n’est pas de gaieté de cœur. »
Frédéric Amiel, ex-responsable associatif pour la Cop 21
« D’une part, j’avais plein de contingences extérieures qui pesaient sur mon travail et qui m’empêchaient de le faire : projets de manifestations annulés, contraintes importantes de la préfecture et stress après les attentats. Mais en plus, en interne, j’avais ce que j’ai appelé le syndrome de la porte fermée, c’est-à-dire qu’ils s’étaient mis à prendre les décisions sans m’associer à la discussion. »
« Je suis heureux aujourd’hui. Je ne suis pas en dépression, mais c’est plutôt cette incapacité à imaginer la suite que je vois plus comme une tristesse. J’ai perdu un truc. »
Samuel Michalon, psychologue du travail
« Dans les facteurs d’émergence de l’épuisement professionnel, il y a l’exposition au stress chronique, mais aussi l’amour de l’activité, ce que l’on appelle l’investissement au travail. Ce sont des individus qui aiment leur activité, il y a donc un lien affectif. »
Danièle Linhart, sociologue du travail
« Le salarié vertueux, il est flexible, mobile, disponible, loyal, il vise l’excellence, il s’engage à fond, mais surtout, et on ne l’a pas assez dit, c’est celui qui accepte de se remettre en question, de prendre des risques et même de se mettre en danger. »
Robert Neuburger, psychiatre, psychanalyste
« Il y a beaucoup d’entreprises qui vous demandent de vous investir totalement, il ne faut pas. Il faut garder quelque part une petite lumière, un endroit où on récupère, où vous vous sentez bien. Bien entouré et confortable. »
« La liberté de l’humain, c’est de pouvoir choisir ses aliénations. »

A lire dans le magazine

Colloque 2013 du DIM Gestes

Juin 2013: Quelles actions pour un autre travail : soulager la souffrance, éradiquer les facteurs de risques, « soigner le travail »?

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