« La réalité de notre métier, c’est 50 à 60 heures de travail par semaine »

23 décembre 2014 | Burn Out, Stress Travail et Santé

Témoignage. Max-André Doppia est médecin anesthésiste-réanimateur au centre hospitalier de Caen, dans le Calvados. Son syndicat, le SNPHAR-E, appelle aussi à la grève à compter d’aujourd’hui. Il raconte la «?pénibilité?» de son métier, de plus en plus soumis à la pression de la rentabilité.

«On vit la même chose que les urgentistes, sauf qu’on est peut être moins visibles.» De l’aveu de Max-André Doppia, médecin anesthésiste-réanimateur au CHU de Caen (Calvados), les questions relatives au temps de travail et à la pénibilité à l’hôpital ne sont pas «l’apanage» des urgentistes. Elles concernent la plupart des médecins hospitaliers. Le malaise est tel que le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes, réanimateurs élargi (SNPHAR-E) appelle d’ailleurs lui aussi à la grève de la permanence des soins à compter d’aujourd’hui [22 décembre 2014] jusqu’au 5?janvier.
Ce mouvement traduit «plus qu’un malaise, une exaspération devenue générale», observe Max-André Doppia, administrateur du SNPHAR-E et gréviste. «La réalité de nos professions, c’est en moyenne 53?heures de travail par semaine, avec des pics à 70?heures, des journées de 10 à 12?heures non-stop, avec des rythmes alternés, tantôt de jour, tantôt de nuit. Quand on est de garde, on enchaîne la nuit après la journée. On est tellement habitué qu’on finit presque par trouver normal de travailler 24?heures. Mais en réalité, c’est très pénible. Souvent, on finit par le payer de notre personne. On va donner, donner, donner, jusqu’à tomber d’épuisement car ce qu’on donne pour garantir la sécurité et la qualité des soins, c’est en puisant sur nos réserves personnelles», témoigne le médecin entre deux surveillances de patients. «Aujourd’hui, poursuit-il, je suis rentré au bloc dès 8?heures. Il est 18?heures et je viens de m’occuper du dernier patient, que je vais encore garder une heure à une heure et demie. C’est tout le temps comme ça. Et encore, avec mon engagement syndical, j’ai de quoi lever le nez du guidon, mais mes collègues, eux, non?! Il faut reconnaître cette pénibilité.»

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