Pas de rempart solide contre les pesticides

Crimes Industriels

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Par Rozenn Le Saint / 03 janvier 2020

Une nouvelle étude pluridisciplinaire, basée sur une revue de la littérature scientifique, bat en brèche l’idée que les équipements de protection individuelle rendent l’utilisation de pesticides sans danger pour les agriculteurs.

L’enjeu est de taille. Les équipements de protection individuelle (EPI) sont en effet un élément déterminant, qui conditionne les autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires. Ils doivent garantir que les utilisateurs de pesticides ne seront pas exposés à un niveau de toxicité supérieur à la réglementation. Or ces équipements sont loin d’être infaillibles, comme le démontre un collectif pluridisciplinaire d’une quinzaine de chercheurs. Ils ont réalisé une revue de la littérature scientifique complète sur leur efficacité supposée en milieu agricole, abordant les aspects techniques autant que réglementaires. Les points forts de cette étude, disponible sur le site Internet ScienceDirect depuis novembre dernier, ont notamment été révélés lors de la conférence sur l’avenir de la santé et la sécurité en Europe, organisée par l’Institut syndical européen (Etui) le 4 décembre.

Risque cardiaque accru

Premier constat ? En conditions réelles de labeur dans les champs, beaucoup d’EPI ne sont pas utilisés. « Quand les personnes sont payées à l’heure ou au produit récolté, qu’il faut faire vite ou réaliser des tâches pointues, le port de gants empêchant le contact avec les pesticides rend le travail très difficile », commente Nathalie Jas, une des auteurs, chargée de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). En outre, le fait de les porter peut créer d’autres risques. Par exemple, un équipement imperméable aux produits liquides peut laisser passer les molécules toxiques contenues à l’intérieur, s’il y a perméation, c’est-à-dire si toute pénétration, y compris de nanoparticules, n’est pas empêchée. « De plus, un EPI peut donner chaud. Dans ce cas, les pores de la peau se dilate et les produits s’imprègnent d’autant plus », souligne la chercheuse. Sans compter que la chaleur et l’humidité provoquées par la protection augmentent le risque cardiaque.

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