Une enquête illustre les méthodes managériales agressives d’Amazon
On connaissait les conditions de travail dans les entrepôts d’Amazon, dénoncées par les employés américains et européens qui préparent et envoient en un temps record les colis commandés par les clients de l’entreprise américaine. Dans une longue enquête publiée ce week-end, le New York Times affirme que les cols blancs ne sont pas épargnés par les méthodes managériales pour le moins particulières d’Amazon.
Le quotidien, qui a interviewé plus de 100 anciens et actuels employés, décrit une entreprise régulée sciemment par le darwinisme, qui encourage la délation entre collègues, où compter ses heures est une mauvaise idée et prendre du temps pour s’occuper de son père malade du cancer est jugé problématique. « Presque toutes les personnes avec qui je travaille, je les ai vues pleurer à leur bureau », raconte ainsi un employé au journal.
Au cours du week-end et en début de semaine, les réactions à l’enquête qui compte plus de 4 000 commentaires en ligne ont été nombreuses.
Si une partie des internautes remettent en question leur recours à Amazon en raison des révélations du New York Times – « J’ai annulé mon adhésion à Audible, supprimé mon application Kindle, et ne ferai plus d’achats sur Amazon », affirme « Katie », une lectrice –, des employés ont pris la parole pour défendre leur entreprise.
« Je ne reconnais pas cet Amazon »
Ainsi Nick Ciubotariu, actuel chef du département infrastructures, a démonté point par point les faits rapportés dans l’article qu’il juge «biaisé» et «incorrect». «Nous travaillons dur, et nous nous amusons», écrit-il dans un billet posté sur LinkedIn. Tout en disant avoir «entendu toutes les horribles histoires du passé», il assure :
« Pendant mes 18 mois chez Amazon, je n’ai jamais travaillé un seul week-end sans le vouloir. Personne ne me dit de travailler la nuit. Personne ne me fait répondre à des courriels la nuit. Personne ne m’envoie de texto pour me demander pourquoi des courriels sont restés sans réponse. »
Dans un e-mail envoyé à ses employés, le patron fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a réfuté les allégations du New York Times, qui « affirme que notre approche intentionnelle consiste à créer un lieu de travail sans âme, dystopique, où on ne s’amuse pas et où on n’entend pas de rires ».
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