Harcèlement moral : les étranges méthodes d’un des plus grands distributeurs d’eau français

Stress Travail et Santé, Suicide Au Travail

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Harcelé en permanence, humilié, un cadre de l’entreprise d’eaux minérales Roxane (Rozana, Cristaline) a fait une tentative de suicide il y a deux ans. Il a dû être amputé des deux jambes. Aujourd’hui, il met en cause son patron, Pierre Papillaud. Lequel nie farouchement toutes les accusations de son ancien collaborateur. Enquête sur un harcèlement moral. A la fois ordinaire et terrifiant.

  • En octobre 2012, Alain Vidal, proche collaborateur de Pierre Papillaud, patron des Eaux minérales Rozana et Cristaline, fait une tentative de suicide. Il est amputé des deux jambes
  • Il met en cause Papillaud, qu’il juge responsable de son geste en raison d’un harcèlement moral permanent
  • L’avocat de Vidal, Me Rodolphe Bosselut, s’apprête à déposer une plainte pénale contre Pierre Papillaud
  • Papillaud, contacté par Atlantico, dément farouchement ces accusations de harcèlement moral

Tous les deux ont été, sinon amis, tout du moins ont entretenu des relations cordiales pendant des années. L’un était le patron de l’autre. Le premier s’appelle Pierre Papilllaud. Agé de 80 ans, il est le président de la société des Eaux minérales Roxane (marques : Rozana, Cristaline) installée à la Ferrière-Bochard dans l’Orne.
Vous voyez qui est Papillaud ? C’est le Monsieur massif, look provincial, accent chantant, qui vante à la télévision les mérites de l’eau Rozana. C’est la 71ème fortune de France. Le second est son ancien collaborateur, responsable du centre de gestion de l’entreprise. Il s’appelle Alain Vidal. Agé aujourd’hui de 58 ans, ancien de l’Ecole navale, il est entré chez Roxane en 2003.
Il a vite compris que Pierre Papillaud pratiquait un management d’une autre époque alternant attentions paternalistes et humiliations. Avec une nette préférence pour rudoyer ses collaborateurs. Pendant plusieurs années, Alain Vidal a supporté les coups de gueule, les remarques désobligeantes… Du genre « Tu es nul » ou « tu n’es qu’un con ». Jusqu’à ce qu’à partir de 2011, la situation devienne insupportable, conduisant Vidal à faire une tentative de suicide.
D’emblée, Pierre Papillaud balaie d’un revers de main ces accusations. « S’il m’en voulait tant, souffrait tant, pourquoi en mai 2012 m’a-t-il invité à visiter le porte-avion Charles de Gaulle ? Pourquoi quelque temps après, sommes-nous partis tous les deux en voyage à Hawaï ? » Moi, je vous le dis : « J’avais une véritable amitié pour lui et voilà maintenant que je suis un type infect, un assassin. » Le décor est planté. Retour sur un drame qui a fait de sacrés dégâts.
C’est donc en 2011 que les rapports entre Alain Vidal et Pierre Papillaud se sont très nettement dégradés, le premier devenant le souffre-douleur du second. Des employés en ont été les témoins. S’en est suivie une terrible descente aux enfers qui a débouché, on l’a vu, sur la tentative de suicide d’Alain Vidal. Il s’en est tiré. Mais à quel prix : il a dû être amputé des deux jambes… Aujourd’hui, il réclame, via son avocat, Me Rodolphe Bosselut, le droit d’être considéré comme victime d’un accident du travail. Pour l’heure, la Caisse primaire d’assurance maladie a rejeté la demande au motif que la tentative de suicide n’était pas intervenue sur le lieu de travail. Me Bosselut, nous confie : La CPAM a botté en touche, confrontée à un dossier hors norme et s’est livrée à une interprétation restrictive. Nous avons formé un recours et envisageons de déposer une plainte pénale. »

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