Hôpital : des personnels en souffrance avant même le Covid

Stress Travail et Santé

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Une récente étude du ministère de la Santé montre que le travail dans le secteur hospitalier est bien plus pénible qu’ailleurs. La crise des vocations était déjà sensible un an avant la pandémie de coronavirus.

Charge de travail, contraintes physiques, reconnaissance, salaires… Comme une explication a posteriori à la pénurie de soignants et donc de lits , une étude récente du ministère de la Santé basée sur des données de 2019 montre à quel point le travail dans le secteur hospitalier est bien plus pénible qu’ailleurs.

Deux chiffres le résument : un an avant la crise, la proportion d’agents qui souhaitaient exercer jusqu’à la retraite descendait à 56 % – soit 8 points de moins qu’en 2016. La part de ceux qui s’en sentaient coupables chutait quant à elle de 6 points (de 54 % à 48 %).

Cocktail de maux

Réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère (DREES), l’enquête établit un état des lieux tous les trois ans en France métropolitaine et y adjoint des points de comparaison avec les salariés travaillant dans les autres secteurs de l’économie. « Certaines évolutions relatives à ces contraintes et risques psychosociaux étaient favorables entre 2013 et 2016. Ce n’est plus le cas entre 2016 et 2019, avec un retour à de hauts niveaux d’exposition », souligne son auteur, Jacques Pisarik.

C’est surtout vrai dans le secteur public, mais pas uniquement. La détérioration résulte d’un cocktail de maux qui, combinés, expliquent la crise des vocations. La quantité de travail était jugée excessive par 57 % des salariés du secteur en 2019, contre 53 % en 2013, alors qu’elle est restée stable sur la période tous salariés confondus. Trois professions en ont fait les frais : les agents d’entretien, les aides-soignants et les infirmiers et sages-femmes.

L’impression de « toujours ou souvent se dépêcher », de « travailler sous pression » et de subir des « interruptions fréquentes pour une tâche non prévue » ne s’est pas aggravée sur la période 2016-2019. Mais elle est beaucoup plus ressentie dans le secteur hospitalier qu’ailleurs. Idem pour l’exigence émotionnelle nourrie, parfois ou toujours, de la nécessité de garder pour soi son ressenti face à un public lui-même en souffrance.

A cela s’ajoutent des expositions aux contraintes physiques « particulièrement répandues », comme la station debout ou des changements permanents d’organisation mal préparés. Le sentiment de disposer de suffisamment de collègues a reculé de 3 points et même de 22 points pour les médecins ! Celui de disposer de suffisamment de matériel en a gagné 2, mais reste à la traîne par rapport à l’ensemble des salariés (66 % contre 80 %).

Lire la suite, « Quid de 2021 ? », sur le site https://www.lesechos.fr

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