Intensification, horaires à rallonge, burn-out… Le travail, c’est vraiment pas la santé pendant le Covid

Stress Travail et Santé

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Quel que soit leur secteur d’activité, peu de salariés ont vu leurs conditions de travail inchangées depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Si celles-ci se sont améliorées pour une minorité d’entre eux, le travail s’est fortement intensifié pour une personne en emploi sur trois entre février 2020 et février 2021, selon une étude publiée ce vendredi 28 mai par la Dares, la direction des études et statistiques du ministère du Travail. Manque de moyens, perte du collectif et intensification ont même conduit une personne en emploi sur dix à voir ses conditions de travail se dégrader fortement durant cette période.

21 % des quelque 17 000 actifs occupés interrogés pour cette étude TraCov ont déclaré que leur travail s’était intensifié durant la crise. Mais les journées de travail se sont aussi rallongées pour 17 % d’entre eux, et 11 % ont déclaré avoir davantage travaillé en horaires décalés (le matin, le soir ou la nuit). A cela s’ajoute une inquiétude accrue pour son emploi, qu’un travailleur sur quatre dit avoir ressentie davantage qu’avant la crise.

En revanche, si le « sens du travail » (décrit par la Dares comme le sentiment d’utilité sociale ou la fierté du travail bien fait) a été fragilisé pour un travailleur sur dix, il s’est renforcé pour près d’un travailleur sur cinq. « C’est le cas notamment dans les métiers de la santé, de l’enseignement ou des commerces de détail considérés comme essentiels durant la crise », note Mikaël Beatriz, du département Conditions de travail et santé de la Dares.

Dégradation réelle des conditions de travail

11 % des actifs occupés ont connu une nette dégradation de leurs conditions de travail, et une augmentation sensible des risques psychosociaux. « Sont notamment surreprésentés dans cette catégorie les femmes, le secteur de l’enseignement et certains secteurs des services comme les activités bancaires et d’assurances », note la Dares. « Les cadres et professions intermédiaires y sont également nombreux, au contraire des employés, des ouvriers, des artisans, commerçants et chefs d’entreprise. Les télétravailleurs sont surreprésentés dans ce groupe : ils sont 41 % contre 30 % en moyenne. »

« Ces personnes sont celles qui ont travaillé dans des secteurs ou des lieux où l’organisation a été la plus affectée par la crise sanitaire », précise Mikaël Beatriz. Chez ces travailleurs, c’est notamment un cocktail d’intensification, d’augmentation du temps passé à travailler, de dissolution du collectif ou encore de difficultés techniques liées au numérique qui est à l’œuvre.

Les données de la Dares permettent par ailleurs de percevoir un lien entre la dégradation des conditions de travail et l’insécurité sanitaire : les salariés ayant déclaré que leurs conditions de travail s’étaient dégradées ont aussi été ceux qui ont le plus eu peur d’être contaminés par le Covid-19 sur leur lieu de travail.

Dans l’ensemble, 30 % des travailleurs faisaient état en février 2021 d’un état de santé altéré (contre 25 % pour une étude similaire en 2019), et 23 % d’entre eux présentent un risque élevé de dépression, soit plus du double par rapport à 2019.

Lire la suite, « Le taux de burn-out a doublé« , sur le site www.nouvelobs.com

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