Le délicat exercice de l’enquête interne en cas de harcèlement

Stress Travail et Santé

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Alors que l’employeur doit prendre en compte toute allégation de harcèlement, le débat contradictoire n’est pas toujours assuré et la procédure est parfois dévoyée pour pousser des salariés âgés vers la sortie.

Balance ta start-up, ta rédac, ton agency… Les accusations de harcèlement se multiplient. Et les entreprises, soucieuses de leur image, prennent le sujet très au sérieux. Un premier pas vers la prévention du phénomène a été fait avec l’obligation pour les entreprises de désigner un référent harcèlement sexuel depuis le 1er janvier 2019.

« En cas de harcèlement moral ou sexuel avéré, l’employeur engage sa responsabilité civile voire pénale s’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir et faire cesser de tels agissements, explique Xavier Berjot, avocat associé au sein du cabinet Sancy Avocats. Toute allégation de harcèlement doit donner lieu à une enquête interne, afin d’établir la matérialité et la preuve des faits dénoncés. »

En effet, que les faits de harcèlement soient constitués ou non, si l’employeur n’a pas diligenté une telle enquête, il se met en faute car il n’a pas respecté son obligation de protection de la santé et de la sécurité de ses salariés. Cependant le code du travail ne prévoit aucune règle particulière concernant les modalités de l’enquête. Quant à la jurisprudence, elle est encore bien mince.

Lire aussi Le référent contre le harcèlement sexuel, personne de confiance ou alibi ?

L’enquête peut être menée en interne, le plus souvent par la direction des ressources humaines, ou par un cabinet externe. L’exercice est délicat. « C’est un métier », explique Bruno Gourévitch, président d’Altaïr Conseil, cabinet de conseil en organisation, gestion des risques et gestion de crise,qui a réalisé ces douze derniers mois une centaine d’enquêtes de ce type pour ses entreprises clientes. « Il est fondamental de rester neutre et d’être factuel », précise-t-il. Une neutralité qui fait parfois défaut. Ainsi Pierre Gojat, eprésentant du personnel CFE-CGC chez Orange, estime que « la véracité de la parole des victimes est encore trop souvent mise en doute dans les entreprises et la minimisation de leurs propos trop fréquente ».

Lire la suite, « L’enquête doit être contradictoire« , sur le site https://www.lemonde.fr

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