Le sombre devenir des victimes du travail

Stress Travail et Santé

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Dans une enquête menée auprès de 5 000 de ses adhérents, la Fnath (Association des accidentés de la vie) montre que deux tiers de ceux-ci, victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, ont été licenciés pour inaptitude.

Les employeurs n’y vont pas par quatre chemins avec leurs salariés lorsque ces derniers sont victimes d’un accident du travail ou contractent une maladie professionnelle. Près de deux victimes sur trois prennent alors la porte, et sont licenciées pour inaptitude médicale. C’est ce qui ressort d’une enquête par questionnaire menée par la Fnath (Association des accidentés de la vie) auprès de 5 000 personnes qui se sont rendues dans l’une de ses 1 000 permanences ces derniers mois. Près de 30 % d’entre elles sont des adhérents en activité, avec une surreprésentation du secteur privé ; 23 % sont en arrêt de travail et 23 % en recherche d’emploi. Enfin, le dernier quart représente des salariés en retraite ou près de la retraite, en foyer ou en invalidité.

Syndrome dépressif

Pour 55 % d’entre elles, ces personnes sont venues à la Fnath à la suite d’un accident du travail et 28 % à la suite d’une maladie professionnelle. Si l’on observe leurs problèmes de santé, 45 % des répondants à l’enquête ont un problème de dos (lumbago, sciatique, hernie…), 45 % souffrent de troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs (épaule, coude, poignet) et 24 % d’un problème dépressif. Mais pour 17 % des victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle, le syndrome dépressif vient s’ajouter aux autres problèmes de santé (c’est la raison pour laquelle la somme des pourcentages dépasse les 100 %). « Seuls » 6 % des répondants sont venus à la Fnath à la suite d’un cancer.
Près de 40 % sont encore jeunes (entre 46 ans et 56 ans) et la même proportion a plus de 56 ans.
A la suite de leur accident ou maladie, 67% n’ont pas repris d’activité professionnelle dans leur entreprise. Et seulement 10 % ont retrouvé un emploi dans une autre entreprise.

Des victimes ignorant leurs droits

Lors des entretiens, les militants de la Fnath ont constaté que les usagers ignoraient « la totalité ou une partie de leurs droits » et étaient donc « dans l’impossibilité de les faire respecter », écrivent les rédacteurs de l’enquête. « Ces chiffrent sont édifiants, déplore Arnaud de Broca, le secrétaire général de la Fnath. Certes, il y a des biais méthodologiques dans une enquête où les répondants ne sont pas tirés au sort, mais les résultats viennent conforter les informations qui émanent des caisses d’assurance maladie et qui montrent à quel point un accident du travail ou une maladie professionnelle conduit à l’exclusion du monde de l’entreprise. Alors que le gouvernement vient d’annoncer la révision du compte pénibilité et qu’il s’apprête à travers les ordonnances à réviser les dispositions concernant l’inaptitude au travail, nous entendons bien peser dans le débat », prévient M. de Broca.

Lire la suite sur le site www.sante-et-travail.fr

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