Le télétravail, voulu ou imposé, peut créer des problèmes physiques et psychologiques

Stress Travail et Santé

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La crise du coronavirus a développé de façon exponentielle le recours au télétravail. Qu’elle soit voulue ou imposée, cette façon de travailler semble anodine. Mais elle peut engendrer des problèmes physiques et psychologiques, comme l’expliquent un médecin du travail et un ergonome. 

Le télétravail peut engendrer des problèmes. « Ce qui est décrit est que, souvent, il y a un vécu d’isolement, d’être mis de côté par rapport à la communauté de travail. Une sorte de placardisation. »

Le Dr Olivier Ameil, médecin du travail chez MTN prévention Nièvre et psychiatre de formation, poursuit son analyse : « Il peut y avoir également un vécu de non-reconnaissance du travail accompli auquel s’ajoute un traitement chronophage des courriers électroniques reçus. » Les salariés évoquent aussi un manque, celui des « dynamiques d’équipes et l’absence des liens sociaux qui font partie de la vie de l’entreprise. »

Distinction entre vie professionnelle et vie familiale

Cette façon de travailler peut déboucher sur un type de troubles, dits RTS. « Il s’agit de risques psycho-sociaux au travail qui prennent la forme de troubles psychiques et relationnels », explique-t-il. « Cela peut aller de l’animosité entre collègues à la dépression ou au burn out. » 

Les causes, comme décrites par le Dr Olivier Ameil, sont, entre autres, le manque de contacts directs entre collègues, l’appréhension des modes de suivi des objectifs demandés par l’entreprise avec cette façon de travailler et la difficulté à faire la distinction entre vie professionnelle et vie familiale.

La principale difficulté est de ne pas pouvoir, chez soi, aménager un endroit spécifique et organiser son espace de travail.

Si le télétravail peut avoir des conséquences psychologiques négatives chez les salariés, les effets physiques ne sont pas à négliger. Il est vrai que l’on peut avoir tendance, avec son ordinateur portable, à passer du canapé, où on le pose sur ses genoux, à la table de salon ou de la cuisine, par exemple.

« Le sujet est à la fois simple et compliqué, souligne Adrien Duc, ergonome à MTN prévention (médecine du travail). Simple parce que les risques sont les mêmes qu’au travail et compliqué du fait de situations très variées. » Il précise : « La principale difficulté est de ne pas pouvoir, chez soi, aménager un endroit spécifique et organiser son espace de travail. Tout le monde, contrairement au bureau en règle générale, n’a pas, par exemple, un siège qui peut s’adapter, tant en hauteur qu’au niveau du dossier. Le salarié n’a peut-être pas, non plus, beaucoup de place chez lui pour travailler, même s’il a la possibilité de bouger s’il a un ordinateur portable, passant du canapé à une table ou un bureau par exemple. Or, pouvoir varier les postures est indispensable. » Par rapport à ce dernier aspect, il ajoute : « Chez soi, on a le sentiment de ne pas être observé, donc de pouvoir bouger quand on le veut, et de faire des pauses. On a un peu plus de liberté. »

Risques de troubles musculo-squelettiques

Tous ces facteurs peuvent avoir des conséquences physiques qu’il ne faut pas négliger, notamment, des troubles musculo-squelettiques (TMS). « Principalement, il s’agit de douleurs qui surviennent au niveau des lombaires, des cervicales, des épaules, mais également du canal carpien », insiste Adrien Duc.

Lire la suite sur les règles du télétravail (rappels au Droit du travail) sur le site www.lejdc.fr

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