ORNE – Lettre ouverte : « Les services sociaux au bord de l’implosion »

Stress Travail et Santé

Partager cet article :

Dans une lettre ouverte aux élus du conseil départemental, la CFDT interco61 dénonce une situation « insoutenable et gravement préjudiciable à l’intérêt général ».

« Un délai évalué à 90 jours »
« Dans un contexte national où la pauvreté progresse, ou les situations familiales se dégradent, notre mission est d’accueillir, accompagner, mais surtout traiter l’ensemble des demandes d’aide sociale s’exprimant sur le territoire ornais […] La situation que nous vivons au quotidien n’a jamais été aussi critique ».
Selon le syndicat, « 88 jeunes en danger ou en situation de risque de danger sont en attente d’un suivi éducatif sur le département. 204 dossiers « Allocation Personne Agée » attendent, entre autre, sur la circonscription de Flers. (La réglementation prévoit un délai de deux mois maximum pour l’instruction d’un dossier, au terme duquel l’allocation APA est due au bénéficiaire) ».
La CFDT interco61 précise que le rapport de la cour des comptes relève fin 2014 un délai d’instruction dans le département de l’Orne hors délai, évalué à 90 jours, «ce qui est inadmissible ! Les possibilités d’accueil sont à saturation pour les enfants placés, que ce soit en Maison d’Enfant à Caractère social ou chez les Assistants Familiaux. De nombreux bénéficiaires du RSA ne sont pas couverts par un contrat».
“La réponse n’est pas à la hauteur des enjeux”
Pour la CFDT interco61, «la réponse de nos élus départementaux n’est pas à la hauteur des enjeux ! Actuellement, les décisions prises conduisent à poursuivre, au sein du Pôle Sanitaire et Social, une politique de non-remplacement voire de suppression de postes de terrain, au profit des postes d’encadrement. On constate notamment que le département de l’Orne ne recrute plus de familles d’accueil alors même que des enfants sont en attente de placement ou de changement d’accueil. Face à cette carence de moyens, visant une lecture statistique du travail nuisant à sa qualité, on nous impose de perpétuelles modifications dans notre organisation du travail qui, loin de résoudre les problèmes comme elles le prétendent, accroissent la charge de travail des agents de terrain et les placent devant des difficultés insolubles, tout en ne satisfaisant pas la demande sociale».
« Inquiétudes, stress, épuisement… »
«Un certain mode de management est mis en place basé sur une idéologie de l’organisation et d’injonctions, au mépris du travail de terrain des agents, mais surtout au mépris d’une réelle efficacité. A la difficulté sociale s’ajoute une souffrance au travail des agents», poursuit la section ornaise du syndicat.
« En réduisant le nombre de personnel de terrain, ce qui conduit à accroître le volume de travail de chaque agent, et en ayant recours à des méthodes de managements irraisonnées, une réelle souffrance au travail s’exprime au sein du Pôle Sanitaire et Social», dénonce la CFDT Interco61.
«Ces réorganisations perpétuelles sont sources d’inquiétudes, de stress, d’épuisement professionnel, mais surtout les agents réclament que le département redonne sens à leur travail et notamment : de l’utilité dans leurs missions, alors qu’aujourd’hui on est dans la gestion de la pénurie et le «bricolage» ; d’un appui et d’une aide de la part de la hiérarchie à même de rétablir un climat de confiance ; d’un réel engagement des élus à leurs côtés dans un climat serein et positif».

Lire la suite de l’article sur Le Publicateur libre

A lire dans le magazine

Réseaux Sociaux

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour des infos spéciales ou échanger avec les membres de la communauté.

Aidez-nous

Le site Souffrance et Travail est maintenu par l’association DCTH ainsi qu’une équipe bénévole. Vous pouvez nous aider à continuer notre travail.