« Pesanteur hiérarchique », « harcèlement », « dévalorisations implicites » : à l'hôpital, visage de la souffrance au travail des médecins

Stress Travail et Santé, Suicide Au Travail

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C’est un premier bilan très détaillé sur le mal qui tourmente les praticiens hospitaliers (PH) quand ils sont entre les murs de leur établissement que livre l’Observatoire de la souffrance au travail (OSAT).

Lancé fin 2017 par le syndicat Action praticiens hôpital (APH, sur la base des travaux d’un autre syndicat de PH, le SNPHARe), l’OSAT est une plateforme de déclaration en ligne dont l’objectif est double : venir en aide aux médecins en souffrance ; comprendre les causes et les conséquences d’un phénomène que APH considère comme « une véritable épidémie nullement acceptable ».

Danger imminent dans 50 % des cas

64 praticiens hospitaliers ont fait remonter une situation de souffrance liée à leur activité professionnelle en 2018 : 23 de CHU, 36 de centres hospitaliers et cinq d’établissements psychiatriques. Deux sur trois sont des femmes et près de huit sur dix sont PH à temps plein. Leur âge médian est de 52 ans. 20 % d’entre eux sont chefs de service ou de pôle.
Le malaise n’épargne personne. Parmi les 20 spécialités dans la douleur, l’anesthésie-réanimation, la psychiatrie, la pharmacie, les urgences et la pédiatrie sont les plus affectées.
Le niveau de souffrance sur une échelle de un à dix est auto-évalué à huit par les médecins, « avec un danger imminent pour soi dans 50 % des cas », note l’observatoire.
Les PH témoignent de troubles de sommeil dans 81 % des cas, de troubles anxio-dépressifs dans 59 % des cas (avec traitement anxiolytique ou antidépresseur pour un praticien sur trois) et de troubles alimentaires dans 41 % des cas.

Un bourreau à 61 % directeur ou médecin

Minutieux, le questionnaire de l’observatoire permet d’analyser les raisons qui mènent les PH à sortir de l’ombre. Plus d’un sur deux (55 %) met en cause la gouvernance dans l’établissement. Viennent ensuite le manque de dialogue avec les responsables de service ou de pôle (48 %), la « pesanteur hiérarchique », la surcharge de travail (47 %) et même une « présomption de harcèlement moral au travail » (44 %). Le bourreau est dans 61 % des cas un membre de la direction ou de la chefferie médicale. C’est également un confrère de même statut 18 % du temps. Le harcèlement revêt la forme de « dévalorisations implicites »  et d’« attitudes de mépris » pour huit PH sur dix.

Voir les graphiques et lire la site de l’article sur le site www.lequotidiendumedecin.fr

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