Pression des voisins, cambriolages, voitures forcées… Le "coup au moral" des soignants

Stress Travail et Santé

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La France applaudit chaque soir les soignants aux fenêtres, mais le lendemain, ils découvrent une lettre anonyme leur suggérant de déménager, ou leur voiture forcée pour voler des masques.

Mercredi, la consternation a envahi Lucille. Dans sa boîte aux lettres, un courrier lui demande de quitter son logement de Vulaines-sur-Seine (Seine-et-Marne). Non signée, la lettre lui suggère également de faire ses courses « en dehors de la ville » et lui reproche de promener son chien : probablement un voisin, donc.

« Je suis en colère », confie cette infirmière d’un hôpital de banlieue parisienne. « On met déjà notre vie de côté pour s’occuper des autres, alors qu’on nous traite comme des pestiférés, ça ne passe pas. » 

La trentenaire, qui porte masque, gants, lunettes et surblouse de protection au travail et a les « mains défoncées » par le double lavage – savon, puis gel hydroalcoolique – imposé entre chaque patient, enrage de la bêtise de ce corbeau. « Cette personne prend sûrement beaucoup moins de précautions que moi. »

Déterminée à ne pas se laisser intimider, elle a porté la missive au maire, qui a saisi le procureur. Une enquête est en cours. Désormais, « j’essaie de passer outre, mais c’est plus facile à dire qu’à faire », soupire Lucille, qui a pris « un coup au moral ». 

De la « défiance »

Plusieurs situations similaires ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Assez pour que le Premier ministre Édouard Philippe dénonce samedi ces « mots scandaleux » laissés aux soignants. 

Dans le Nord, Thomas Demonchaux ressent, lui, « la défiance de la part du voisinage », sous le vernis de « questions anodines ». « Ils me demandent si je suis au contact de patients Covid-19 confirmés ou suspects. Si je suis fatigué », raconte l’infirmier.

« Les gens s’écartent quand ils me croisent, ils ne se tiennent plus à un mètre de moi, mais à quatre mètres », confie Negete Bensaïd, infirmière libérale à Paris. La quadragénaire a des proches qui lui réclament d’arrêter de travailler et certains patients qui refusent les visites. « Je ne vais pas me cacher, j’ai des malades à soigner », souffle-t-elle. 

Outre le soupçon, les soignants à domicile, qui se déplacent avec masques et gel hydroalcoolique, doivent également digérer le fait d’être devenues des cibles. 

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