La souffrance au travail des patrons de PME

Stress Travail et Santé

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Un phénomène en mal de reconnaissance.

Salariés et patrons sont en permanence opposés. Leur travail respectif est pourtant source de souffrance. Poids des responsabilités, surcharge de travail, stress intense, solitude dans la prise de décision, difficultés économiques constituent autant de motifs d’usure pour les chefs de petites et moyennes entreprises (PME). Malgré ces réalités, leur situation reste négligée. Si plusieurs associations défendent leurs droits, la souffrance au travail des dirigeants de PME n’est toujours pas reconnue en France. Seulement deux études statistiques ont été menées à ce jour, dont celle de l’Observatoire Amarok créé par le chercheur Olivier Torrès en 2009. Lumière sur un phénomène ignoré, délaissé et même rejeté par la société : la souffrance des patrons de PME.
« Ma femme a menacé de me quitter. Je pense que je vais arrêter. » Taoufik*1 a créé son entreprise dans le bâtiment en 2006. Aujourd’hui, l’homme âgé de 44 ans est nerveusement et psychologiquement à bout. « Parfois, je craque. Je ne travaille plus pendant deux, trois jours », confie-t-il dans un souffle. Comme Taoufik, nombreux sont les patrons de petites et moyennes entreprises (PME) qui voient leur vie privée déstabilisée par leur activité professionnelle. Lorsque les difficultés s’amoncellent, la descente aux enfers n’est jamais loin. Le concept des 4D – dépôt de bilan, divorce, dépression, décès – illustre bien la spirale infernale dans laquelle tournoient les patrons de PME en péril financier.
 

Un sujet très largement ignoré

En France, si la souffrance au travail des salariés est sans cesse évoquée et unanimement dénoncée, celle des petits patrons reste, aujourd’hui encore, un sujet tabou. Les sciences humaines et sociales ne s’y intéressent pas et les chefs d’entreprise, premiers concernés, refusent pour la plupart de l’évoquer. Olivier Torrès, chercheur à l’université de Montpellier et à l’école de commerce EM Lyon, est aujourd’hui le seul à mener un travail scientifique sur les dirigeants de PME. Le 16 janvier 2009, alors qu’il travaille depuis déjà vingt ans sur les PME – il se qualifie lui-même de « PMiste » – il publie une tribune dans le quotidien Le Monde intitulée L’inaudible souffrance patronale. À l’époque, il y avait « plus de statistiques sur la santé des baleines bleues que sur celle des entrepreneurs », assure Olivier Torres. Comment expliquer un tel désert scientifique ? « La plupart des chercheurs s’intéressent uniquement aux grandes entreprises », répond-il.
À la suite de la publication de sa tribune, et constatant un fort engouement médiatique pour la question, il décide d’approfondir sa réflexion et crée la même année l’observatoire Amarok, chargé d’étudier la santé des dirigeants de PME. En décembre 2011, entouré d’une équipe d’une dizaine de jeunes chercheurs, il publie les résultats d’une enquête (cf encadré pour le détail) menée sur la santé des patrons auprès de 500 PME. Et là, surprise. « Ce qu’on découvre, avec toutes les précautions d’usage qu’il faut prendre en analysant les résultats, c’est qu’entreprendre est bon pour la santé », décrypte Olivier Torrès.
 

Des patrons qui ne peuvent pas souffrir

Une surprise qui n’en est, en réalité, pas vraiment une. Pour aboutir à cette conclusion, le « PMiste » a interrogé par téléphone les patrons de PME. Il le reconnaît, « quand on pose la question de sa santé à un chef d’entreprise, parce qu’il a le désir d’être en forme il va répondre qu’il l’est. Plus qu’il ne l’est en réalité ». Ce biais de « désirabilité sociale » n’ayant pas été mesuré lors de cette étude, difficile d’en tirer des conclusions définitives. Néanmoins, le travail de l’observatoire Amarok, une première en France, met en lumière le caractère « inavouable » de la souffrance patronale. « Lorsque la souffrance n’est pas reconnue par la société, vous ne l’exprimez pas », déclare Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail au barreau de Montpellier. « Les employeurs, plus que les autres, n’expriment pas ce mal-être. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne le ressentent pas », commente-t-il. Ainsi, les chefs d’entreprise auraient intériorisé l’idée qu’ils ne peuvent exprimer leur souffrance et se seraient accommodés d’une « posture de leader, de gagnant », selon Olivier Torrès.
Un problème culturel renforcé par la non reconnaissance de la souffrance au travail des patrons de PME par le droit français. « On est dans une culture où l’on considère qu’il y a les gentils salariés et les méchants employeurs », explique Éric Rocheblave. « Alors, avant que l’on reconnaisse la souffrance au travail des patrons, qui est réelle, il va falloir que la culture, le sentiment de tout un chacun évolue, pour que la justice évolue elle aussi », argue-t-il. « Ce n’est que depuis quelques mois que la jurisprudence prend en compte la notion de souffrance au travail pour les salariés, précise l’avocat. La justice a toujours un temps de retard par rapport aux phénomènes de société. »
 

Patron et PME, une relation de dépendance

Si la souffrance au travail des patrons de PME reste inavouable, elle est bien réelle et tient en premier lieu au caractère singulier de cette profession. « La caractéristique essentielle d’une PME, c’est la proximité entre le patron et ses salariés. Il les connaît très bien, parfois ce sont même des membres de sa famille », observe Lucile Defays, titulaire d’un MBA Gestion internationale de la PME et auteur d’un mémoire sur le sujet*2. Taoufik avoue préférer embaucher « des inconnus plutôt que des proches. On ne peut pas dire ce qu’on veut dire si l’on engage un ami », ajoute-t-il. « Dans une PME, le chef d’entreprise est au centre de tout », renchérit la chercheuse. Partant du même constat, Olivier Torrès professe que « la santé est le premier capital immatériel d’une PME ». « Lorsque Steve Jobs est décédé (le 5 octobre 2011, Ndlr), le lendemain l’action d’Apple a baissé d’un point. Dans une petite structure de 10-20 salariés, si le patron meurt, ce n’est pas l’action qui baisse mais l’entreprise qui dépose le bilan », soutient le chercheur montpelliérain. « La dépendance de l’entreprise à son patron est d’autant plus forte que sa taille est petite », affirme-t-il avec force.
Le patron de PME est un homme multitâches. Il ne peut se reposer sur des associés pour gérer le quotidien et doit assumer seul les décisions stratégiques de l’entreprise. David a mis la clé sous la porte de sa PME (secteur électroménager) en 2007, après cinq ans d’activité. Aujourd’hui salarié dans une société de froid industriel et commercial, le quadragénaire raconte les « journées de plus de 14h », les « huit rendez-vous quotidiens et en rentrant la comptabilité de l’entreprise ». Il exprime un regret : celui de ne pas avoir « vu [ses] enfants grandir ».
 

Des accidents cardio-vasculaires fréquents

Olivier Torrès distingue quatre facteurs pathogènes : le stress intense, la surcharge de travail, l’incertitude du carnet de commande et la solitude. Doctorante à l’observatoire Amarok, Yosr Ben Tahar planche depuis deux ans et demi sur une thèse intitulée Le burnout chez les dirigeants propriétaires de PME et les conséquences sur l’entreprise. Elle observe l’omniprésence du phénomène de burnout – « syndrome lié à une exposition prolongée à un stress aigu » – chez les patrons de PME. Un stress inhérent à leur profession (cf encadré) : « Le contexte de leur travail fait qu’ils sont dans des situations de stress récurrentes. Mais la pression n’est pas tout le temps vécue de façon négative », nuance-t-elle. Un stress trop important qui s’explique principalement par les « problèmes de gestion du personnel ». Combiné à une trop grande surcharge de travail, il peut avoir des conséquences physiques ravageuses, de l’angine de poitrine à l’anomalie sanguine en passant par les maladies de peau. Jusqu’aux « accidents cardio-vasculaires, notamment en cas de stress très intense et brutal », comme l’explique Marie Pezé, docteur en psychologie et avocate au barreau de Paris. « Chez le patron, il n’y a pas d’intermédiaires entre la pression de l’économie et la survie de l’entreprise », certifie-t-elle.
 

De la souffrance morale au suicide

À la souffrance physique s’ajoute bien souvent une souffrance morale qui conduit parfois jusqu’au suicide. « Je considère qu’en France, deux patrons de PME se suicident chaque jour », affirme Olivier Torrès. « 17 % des chefs d’entreprise qui connaissent une liquidation font une tentative de suicide. C’est la triste réalité », renchérit Bruno Delcampe, président de l’association SOS Entrepreneurs, fondée en mars 2011. Aucune statistique officielle ne confirme ces chiffres. Marie Pezé analyse ces actes suicidaires chez les chefs d’entreprise comme des gestes qui expriment « l’impossibilité d’assumer tout ce que va entraîner la faillite de leur entreprise. » La souffrance morale commence dès le licenciement. Lucile Dehays identifie ce mal patronal en évoquant la « souffrance du licencieur ». « Renvoyer un salarié va souvent à l’encontre du système de valeurs initial du chef d’entreprise. Il y a parfois une impossibilité morale à licencier », détaille-t-elle. « Être dans l’obligation de « faire du mal » aux autres n’est pas simple, confirme Marie Pezé. Cela entraîne un désarroi moral extrêmement profond, avec la remise en cause du socle de toute une vie. » Fin 2009, le suicide de Joël Gamelin, incapable de sauver les emplois de son entreprise, avait traumatisé la France. Trois ans après, sa fille Manon « essaie encore de faire le deuil de [son] père ».
 

La solitude ronge le patron de PME

La solitude du chef d’entreprise est un facteur aggravant de la souffrance psychologique. « Les petits patrons sont très seuls », constate Marie Pezé. L’investissement du patron dans la vie de sa PME est total et peut conduire à l’isolement. « Un chef de PME n’a pas de vie personnelle. Sa vie, c’est l’entreprise », assure Bruno Delcampe, lui-même ancien responsable d’une PME de plus de cent salariés. « On ne vit plus que pour le boulot, on met en suspens la famille, témoigne Taoufik. Le dimanche, il arrive que mon fils de 5 ans me demande pourquoi je ne travaille pas. » L’accroissement des difficultés financières ne fait qu’aggraver cet isolement. « Il n’y a alors plus personne pour aider le chef d’entreprise. Il se sent seul, incompris », rapporte Lucile Dehays.
L’identification entre le patron et son « bébé » étant forte, « un dépôt de bilan est souvent vécu comme un terrible échec personnel », relate Marie Pezé. Le dirigeant de PME se retrouve alors seul face à ses salariés, sa famille et bien souvent lui-même. Dès lors, le dépôt de bilan se décline en divorce, dépression, puis, dans les cas les plus extrêmes, décès par suicide. Malgré cette épée de Damoclès, il arrive que des chefs d’entreprise refusent d’être accompagnés. « L’une des valeurs essentielles d’un patron, c’est l’indépendance, l’autonomie. Il ne va pas facilement admettre qu’il a besoin d’aide. Il est parfois prêt à refuser de l’aide pour conserver son autonomie », affirme Lucile Dehays. Taoufik confie n’avoir « jamais demandé d’aide ». « Je suis quelqu’un de très indépendant » assure-t-il.
 

Des structures d’accompagnement muettes

Pourtant, des solutions d’accompagnement des dirigeants de PME existent. Le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), mouvement patronal créé en 1938, a pour ambition « d’accompagner dans sa mission tout jeune dirigeant soucieux d’améliorer sa performance et celle de son entreprise ». À l’époque du lancement de l’observatoire Amarok, le président du CJD, Michel Meunier, déclarait dans un communiqué : « Faire de la lutte contre le stress une source de performance et de différenciation, c’est le pari que le CJD relève dès maintenant en prenant totalement en compte ce phénomène dans le cadre de la performance globale que le mouvement défend. ». Or, depuis cette déclaration, le CJD ne s’est pas pressé de présenter ses solutions. Surtout, la cible de ce groupement de patrons reste le « chef d’entreprise » au sens large, sans se préoccuper des différences qu’il peut exister entre un dirigeant d’un grand groupe, et celui d’une petite société. Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a également cette volonté de soutien aux chefs d’entreprise en créant « les conditions les plus favorables pour préparer l’avenir ». Pourtant, lorsqu’on interroge ces deux institutions sur la souffrance au travail des patrons de PME et les mesures en place pour y contrevenir, le silence est troublant. Chacun, à l’intérieur de l’organisme, se renvoie la balle et personne ne s’en saisit vraiment.
Même mutisme au ministère du Travail, où l’on s’abrite derrière « un nécessaire devoir de réserve, sur un sujet sensible, jusqu’à ce que le prochain président de la République et son gouvernement soient connus ». À la Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services (DGCIS), Murielle Pascal reconnaît pourtant à demi-mot qu’« aucun dispositif particulier n’a été déployé » sur le sujet par son département. Un « plan d’urgence contre les risques psychosociaux » avait bien vu le jour en 2009-2010, mais il ne s’adressait qu’aux salariés de 2 500 grandes entreprises. Rien pour les PME, une fois de plus. «  À notre niveau au moins, ce n’est pas un objectif d’État », décline-t-elle. L’État et les organisations patronales ont plusieurs longueurs de retard en matière d’accompagnement des patrons de PME en difficulté.
 

Une aide inadaptée

Un retard inquiétant pour Bruno Delcampe. Dans le Nord-Pas-de-Calais, où oeuvre son association SOS Entrepreneurs, « on s’aperçoit qu’il y a une entreprise toutes les demi-heures qui dépose le bilan ». « 95 % d’entre elles finissent en liquidation », affirme-t-il. Il en a fait l’amère expérience en 2010, lorsque sa PME n’a pas résisté au jugement prononcé par le tribunal de commerce de Lille. Bruno Delcampe en est persuadé : « Si j’avais été accompagné, j’aurais réussi à m’en sortir ». « Tout ce qui existe aujourd’hui en France est en amont des difficultés, explique-t-il. Les chambres de commerce lancent des programmes d’accompagnement pour des sociétés qui ne connaissent pas de difficulté majeure. Lorsqu’elles s’aperçoivent que le chef d’entreprise est tout proche de la cessation de paiement, elles arguent que ce n’est plus de sa compétence. »
L’ex-patron regrette qu’il n’y ait « aucun système en France qui permette d’aider une entreprise dans cette phase cruciale du redressement judiciaire ». Avec les membres de l’association, il a permis depuis un an à une vingtaine de sociétés de se développer à nouveau. Sans que les entreprises en difficulté n’aient à dépenser le moindre centime, grâce à un système de bourses d’honneur. Le coût de l’accompagnement est un facteur parfois dissuasif pour un patron en plein marasme financier. « Comment allez-vous accepter de vous payer une aide alors que vous n’êtes même pas en capacité de vous rémunérer ? », feint de s’interroger Bruno Delcampe.
 

Personnaliser l’accompagnement

Depuis plusieurs années fleurissent des organismes spécialisés dans le coaching entrepreunarial. Une mode à laquelle ont cédé de nombreux chefs d’entreprise. La grande hétérogénéité des PME rend pourtant délicate l’application de méthodes managériales standardisées. Comme l’explique Lucile Dehays, « l’aide apportée doit être personnalisée. L’accompagnement ne peut se faire qu’en conformité avec le système de valeurs du chef d’entreprise. En ce sens, les aides actuelles ne sont pas adaptées. » Pour Marie Pezé, les patrons de PME sont devenus « la proie des boîtes de coaching ». « Des stages pour apprendre à gérer et prévenir un épisode de séquestration leur sont même proposés. On frôle le ridicule », s’indigne-t-elle.
« Aujourd’hui, on a désormais plus de statistiques sur la santé des entrepreneurs que sur les baleines bleues, grâce à Amarok », se félicite Olivier Torrès. La recherche n’en est qu’à ses balbutiements. Les organismes officiels s’y intéressent modérément, les chercheurs tentent de le faire et veulent augmenter la médiatisation de ce problème pour faire changer le regard de la société. Une société qui doit accepter que les patrons aussi peuvent souffrir. Pour ces derniers, il n’existe à l’heure actuelle que deux solutions. Abandonner ou s’accrocher pour enfin connaître la réussite.
 

Les patrons stressent, mais ne l’avouent pas

Seules deux études chiffrées existent à propos de la souffrance au travail des patrons de PME. Celle de l’observatoire Amarok, menée en septembre et octobre 2011 et « réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la diversité des dirigeants de PME de 3 à 250 salariés ». L’autre est une étude TNS-Sofres réalisée du 6 au 19 avril 2010 pour le Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables, « auprès d’un échantillon national de 800 dirigeants de TPE et PME ».
Les chiffres sont éloquents. Les patrons se sentiraient nettement mieux que leurs salariés. Moins déprimés (5 % contre 20 %), moins stressés (32 % contre 48 %), et même moins isolés (6 % contre 22 %). Pour les pathologies recensées (maux de tête, douleurs de dos, troubles du sommeil…), ils se déclarent également moins touchés.
Malgré cela, les inquiétudes sont bien présentes. Les chiffres divergent dans l’étude TNS-Sofres, où les patrons sont 63 % à déclarer qu’il leur arrive de se sentir stressés dans le cadre de leur travail. Une situation de stress aggravée par la crise pour les deux tiers d’entre eux. Les conséquences : des phénomènes d’angoisse, ressentis par 58 % d’entre eux, mais également des problèmes de santé (56 %) ou d’insomnies (50 %). Les principales inquiétudes à la racine de ces perturbations sont l’évolution du carnet de commande, pour 64 % des dirigeants de PME, la gestion du personnel, ou la situation de leur trésorerie. La charge de travail serait également source de stress, pour 50 % des petits patrons. La confiance dans l’avenir n’est pas au rendez-vous, puisque entre un quart des dirigeants de PME et un tiers de ceux de TPE déclarent avoir redouté la disparition de leur entreprise.
William BOREL, Rémy CHIDAINE et Fabien MULOT
*1 Ce patron de PME a souhaité garder anonyme son nom ainsi que celui de son entreprise.
*2 Entre réalités économiques et valeurs personnelles : le dilemme du dirigeant. Processus décisionnel du dirigeant en cas de décisions difficiles imposées par l’environnement économique en pleine mutation et sa possible souffrance, Lucile Dehays, mars 2012.

 

Pour aller plus loin,
consulter le site de l’APESA
(Aide Psychologique pour les Entrepreneurs en Souffrance Aiguë)

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