Suicide de Christine Renon, crise du Covid-19… des directeurs d’école racontent leur « année noire »

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Suicide de Christine Renon, crise du Covid-19… des directeurs d’école racontent leur « année noire »

De la mort de leur collègue à Pantin, aux récentes annonces pour améliorer leur quotidien, en passant par la crise sanitaire, les directeurs d’école se disent « épuisés » par l’année scolaire qui s’achève.

Jusqu’à son pot de départ à la retraite vendredi 3 juillet, qu’il a tout de même tenu à organiser avec ses collègues « malgré le contexte », Lionel Amato s’est « demandé ce qui pouvait encore arriver » dans sa dernière année, si spéciale, au sein de l’éducation nationale. Voilà quatorze ans qu’il était directeur d’une école de neuf classes dans le Gard. Mais l’annus horribilis2019-2020 fut sans doute la plus éprouvante.

A l’image de cet enseignant, militant dans une association défendant la reconnaissance d’un statut officiel pour les professeurs qui assurent une fonction de directeur d’école, la majorité se disent « fatigués » comme rarement. Ils ont tous suivi avec attention les premières annonces du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, jeudi 2 juillet, pour améliorer leurs conditions de travail.

« Nécessité d’une aide humaine »

L’année scolaire avait démarré dramatiquement par le suicide, le 23 septembre 2019, de Christine Renon, directrice d’école maternelle à Pantin (Seine-Saint-Denis). Sa lettre d’adieu, dans laquelle l’enseignante évoquait son quotidien « épuisant » fait de 1 001 tâches, « avait résonné fort chez tous les directeurs en illustrant les risques de l’explosion de leurs tâches administratives depuis quelques années », commente Gilles Tabourdeau, qui était alors directeur d’une école près de Poitiers, aujourd’hui secrétaire départemental du syndicat SNUipp-FSU de la Vienne.

Pour répondre à l’émotion suscitée par le drame, un « moratoire » sur les enquêtes et « remontées »administratives, qui pèsent tant sur l’emploi du temps des directeurs d’école, fut annoncé. Hélas « il n’aura tenu que le temps de le dire », observe l’enseignant.

Pourtant, les directeurs l’avaient perçu « comme une (la ?) première reconnaissance par le ministère de leurs difficultés, tout comme la consultation sur les conditions de travail lancée à la fin de l’année auprès de l’ensemble de la profession », explique Hervé Duchauffour, maître de conférences en sciences de l’éducation à la Sorbonne qui travaille depuis les années 1990 sur les directeurs. De cette enquête ressortait, « plus que la demande d’obtenir un statut quelconque, le besoin de leur dégager du temps, sous forme de décharges supplémentaires, mais aussi la nécessité d’une aide humaine pour les tâches de secrétariat », commente le chercheur.

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