Une centaine d’aides à domicile rassemblées à Paris pour dénoncer leurs conditions de travail jeudi 23 septembre dernier

Stress Travail et Santé

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« On est les grandes oubliées », « Aides à domicile en colère ». Pendant deux heures ce jeudi [23 septembre 2021], une centaine d’aides à domicile ont manifesté à Paris, devant le ministère de la Santé, pour réclamer de meilleures conditions de travail et une revalorisation de leurs salaires.

Elles se disent « méprisées », « oubliées », « invisibles »... Une centaine d’aides à domicile se sont rassemblées devant le ministère de la Santé ce jeudi, à Paris. Elles ont répondu à l’appel du syndicat CGT afin de crier leur détresse face à leurs conditions de travail qui ne cessent de se dégrader selon elles. Certaines travaillent depuis 20 ans, voire 40 ans dans le secteur et ont aujourd’hui la boule au ventre avant de se rendre au travail. Elles réclament une reconnaissance de leurs compétences, de leur statut et une revalorisation de leur salaire.

Des annonces gouvernementales insuffisantes

L’accompagnement de nos séniors est « un défi collectif parmi les plus importants« , selon Jean Castex. Lors d’un déplacement ce jeudi en Saône-et-Loire, le Premier ministre a annoncé un effort global de 400 millions d’euros l’an prochain pour le secteur. Parmi les mesures qui seront mises en place, la création d’un tarif plancher national de 22 euros par heure d’intervention pour les aides à domicile. Un coup de pouce jugé insuffisant par bon nombre de professionnel-le-s du secteur. « C’est bien trop peu« , dénonce ainsi Malika Berlabi, membre de la direction fédérale de la Santé et de l’Action sociale à la CGT. Selon cette syndicaliste, le salaire moyen de ces travailleuses s’élève à 900 euros brut par mois et ne compense pas la pénibilité de leur emploi : « Ça démontre bien qu’il n’y a aucune reconnaissance pour ce métier« , estime-t-elle. Malika Belarbi réclame « une formation qualifiante et diplômante qui permettra aux salarié-e-s une augmentation de leur salaire« .

Des conditions de travail trop difficiles

Chaque jour, Cécile, la cinquantaine d’années, arpente les 13e et 14e arrondissements de Paris pour s’occuper de ses patients. Ce jeudi, elle a décidé de se mettre en grève pour réclamer une revalorisation de son salaire. Car après 23 ans passés auprès de ses patients, elle gagne « 1.800 euros par mois, c’est trop peu« . Selon la CGT, la plupart des aides à domicile travaillent cela dit en temps partiel, pour un salaire moyen de 900 euros.

Les professionnel-le-s se sont mobilisées également pour dénoncer une souffrance au travail. Depuis quelques années maintenant elle disent observer une dégradation de leurs conditions de travail. Elles doivent déjà faire plus de tâches qu’auparavant : « C’est l’entretien, l’accompagnement de la personne à domicile, mais c’est aussi les courses à faire, les papiers administratifs, parfois le rôle d’infirmière quand il faut donner les médicaments« , explique Nathalie. Des tâches qu’il faut parfois faire en à peine une heure. « On est chronométré », déplore Jamila, aide à domicile depuis quatre ans. Cette jeune femme garde toujours un œil sur sa montre car ses patients lui demandent de ne pas dépasser son heure d’intervention. Et pour faire vite, Jamila doit parfois laisser de côté la petite discussion pour se concentrer sur l’essentiel : « On n’a pas forcément le temps de prendre un moment pour discuter parce qu’après on a une autre intervention derrière« , regrette-t-elle. 

Pour beaucoup d’employé-e-s, le métier a tendance à se déshumaniser au profit de la cadence, et parfois du rendement. C’est en tout cas ce que constate Tom, aide à domicile à Paris depuis 40 ans. « C’est trop difficile« , se désole-t-il. « C’est malheureux parce que j’aime mon métier et de voir des personnes démunies, qui ne voient parfois que nous dans leur journée, et que l’on brade, ça me fait mal au cœur« , ajoute Tom.

Via le site https://www.francebleu.fr

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