Au Havre, l’hôpital condamné après le suicide d’une infirmière pour «raisons de service»

Suicide Au Travail

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Emmanuelle avait mis fin à ses jours en juin 2016. Le tribunal administratif a condamné le Groupe hospitalier du Havre à dédommager son compagnon et leurs deux enfants.

C’est une décision rare. La justice a reconnu fin octobre le lien entre le suicide d’une infirmière et ses conditions de travail au Groupe hospitalier du Havre (GHH), en Seine-Maritime.

Infirmière au service de médecine néonatale de l’hôpital du Havre, Emmanuelle, 44 ans, avait mis fin à ses jours le 24 juin 2016. Elle avait laissé une lettre à son époux dans laquelle elle dénonçait ses conditions de travail difficiles. L’enquête administrative et le travail d’une commission paritaire avaient démontré, un an plus tard, « le lien direct et unique » entre son suicide et ses conditions de service. Le 26 octobre dernier, selon Actu.fr, la responsabilité du GHH a été reconnue en première instance par le tribunal administratif.

« Sentiment de culpabilité d’avoir commis une erreur »

Le suicide d’Emmanuelle avait suscité l’émoi au sein de l’hôpital et une cellule psychologique avait été mise en place. Après une réorganisation au sein des services pédiatriques de l’hôpital, la soignante avait demandé à ne pas réintégrer le service et à suivre une formation pour se réorienter. En dépit de la promesse de la direction, elle n’avait reçu aucune proposition.

Dix jours avant son geste fatal, l’infirmière avait été arrêtée après la prise en charge d’un nourrisson qui s’était mal passée. Elle s’est donné la mort la veille de son retour au travail. « Son suicide résulte du sentiment de culpabilité d’avoir commis une erreur dans la prise en charge en réanimation d’un nourrisson », indique le tribunal, selon le site d’information, qui assure que les juges ont estimé le centre hospitalier « coupable d’un manquement à son obligation de sécurité et de protection envers la défunte ».

Le GHH a été condamné à verser 360 000 euros d’indemnité au compagnon d’Emmanuelle et leurs deux enfants. Selon l’avocat du plaignant, lundi, l’hôpital n’avait pas cherché à faire appel de la décision.

Via le site le site du Parisien

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