Le jour où France Télécom a lancé son «crash programme» (article de 2013)

Crimes Industriels, Stress Travail et Santé, Suicide Au Travail

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L’instruction judiciaire dans le dossier des suicides à France Télécom touche à sa fin. Le Parisien publie un document «accablant» contre l’ancienne direction : le compte-rendu d’une réunion de cadres dirigeants datant de 2006. L’ex-PDG Didier Lombard y annonce en termes crus l’accélération des restructurations. Un document publié par Mediapart en 2009.

Y aura-t-il un jour un procès France Télécom ? Sans doute. Selon Le Parisien de ce mardi, l’instruction judiciaire ouverte par le parquet de Paris à la suite d’une plainte des syndicats contre plusieurs anciens dirigeants, dont l’ancien PDG Didier Lombard, touche à sa fin. En juillet 2012, Lombard, son ancien numéro deux Louis-Pierre Wenes et l’ancien DRH Olivier Barberot ont été mis en examen pour « harcèlement moral ». En cause : leurs responsabilités dans le suicide de 57 salariés entre 2008 et 2010 (et, selon les syndicats, de plus de 34 salariés en 2007).

En 2005, la direction de France Télécom avait lancé une vaste restructuration, Next. Objectif : internationaliser l’entreprise et dégager plus de cash, mais aussi faire partir 22 000 salariés, pour l’essentiel des fonctionnaires embauchés à l’époque des PTT. Le début d’une véritable crise sociale dans l’entreprise, qui se soldera par une série de suicides de salariés sur leur lieu de travail. L’été 2009 est particulièrement meurtrier. En 2010, Didier Lombard cède les rênes de l’entreprise à Stéphane Richard. Avec la nouvelle direction, le climat social s’est aujourd’hui apaisé.

Ce « crash programme » avait été théorisé dans le plus grand secret en 2006, lors d’une réunion des cadres dirigeants. Les propos des dirigeants de l’entreprise sont extrêmement crus. Selon Le Parisien, ils auraient même été édulcorés par une secrétaire. Devant la justice, celle-ci a reconnu fin 2012 avoir atténué certains passages.

Ce document, nous l’avions publié en 2009, en collaboration avec la revue Santé & Travail. Nous republions notre enquête :

C’est un document que beaucoup, à France Télécom, ont oublié: un compte-rendu, très précis, de 18 pages (répétitions et maladresses syntaxiques comprises) d’une réunion de cadres supérieurs de l’entreprise avec l’état-major, le 20 octobre 2006. Ce texte, retrouvé par Mediapart et Santé & Travail, correspond en tous points au compte-rendu mis en ligne à l’époque par le syndicat Sud.

Y aura-t-il un jour un procès France Télécom ? Sans doute. Selon Le Parisien de ce mardi, l’instruction judiciaire ouverte par le parquet de Paris à la suite d’une plainte des syndicats contre plusieurs anciens dirigeants, dont l’ancien PDG Didier Lombard, touche à sa fin. En juillet 2012, Lombard, son ancien numéro deux Louis-Pierre Wenes et l’ancien DRH Olivier Barberot ont été mis en examen pour « harcèlement moral ». En cause : leurs responsabilités dans le suicide de 57 salariés entre 2008 et 2010 (et, selon les syndicats, de plus de 34 salariés en 2007).
En 2005, la direction de France Télécom avait lancé une vaste restructuration, Next. Objectif : internationaliser l’entreprise et dégager plus de cash, mais aussi faire partir 22 000 salariés, pour l’essentiel des fonctionnaires embauchés à l’époque des PTT. Le début d’une véritable crise sociale dans l’entreprise, qui se soldera par une série de suicides de salariés sur leur lieu de travail. L’été 2009 est particulièrement meurtrier. En 2010, Didier Lombard cède les rênes de l’entreprise à Stéphane Richard. Avec la nouvelle direction, le climat social s’est aujourd’hui apaisé.
Ce « crash programme » avait été théorisé dans le plus grand secret en 2006, lors d’une réunion des cadres dirigeants. Les propos des dirigeants de l’entreprise sont extrêmement crus. Selon Le Parisien, ils auraient même été édulcorés par une secrétaire. Devant la justice, celle-ci a reconnu fin 2012 avoir atténué certains passages.
Ce document, nous l’avions publié en 2009, en collaboration avec la revue Santé & Travail. Nous republions notre enquête :
C’est un document que beaucoup, à France Télécom, ont oublié: un compte-rendu, très précis, de 18 pages (répétitions et maladresses syntaxiques comprises) d’une réunion de cadres supérieurs de l’entreprise avec l’état-major, le 20 octobre 2006. Ce texte, retrouvé par Mediapart et Santé & Travail, correspond en tous points au compte-rendu mis en ligne à l’époque par le syndicat Sud.
Dans le petit amphithéâtre de la Maison de la Chimie, à Paris, 200 cadres dirigeants de France Télécom sont conviés par l’Acsed, l’association des cadres supérieurs de France Télécom, réputée proche de la direction. Toute la matinée, ils vont débattre de la « transformation sociale » de l’entreprise avec des invités de marque: le PDG Didier Lombard, en poste depuis 2005, son numéro deux, Louis-Pierre Wenes, chargé des opérations en France et redoutable « tueur de coûts », le directeur des ressources humaines, Olivier Barberot et le directeur financier, Gervais Pelissier.
La réunion est informelle: pensant (à tort) ne pas être enregistrés, les cadres dirigeants parlent librement de la transformation sociale en cours. Le ton est tranchant, martial parfois. Le DRH tente de galvaniser les troupes avec la métaphore guerrière du « combat ». Dans un langage très cru, les dirigeants de l’entreprise y annoncent l’« accélération » de la vaste restructuration alors lancée depuis quelques mois.

Lire la suite sur le site de Médiapart (article en date du 7 mai 2013)

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