Le travail de nuit a doublé en vingt ans

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De plus en plus de Français sont au turbin la nuit.

C’est ce que révèle une étude du ministère du travail publiée ce jeudi. 7,4 % des salariés déclaraient travailler habituellement la nuit en 2012, c’est-à-dire entre minuit et cinq heures du matin. Soit deux fois plus qu’en 1991. Le travail de nuit occasionnel a, certes, reculé (9,5 % des salariés en 1991 ; 8 % en 2012) mais dans des proportions bien moindres. Au total donc, plus de 15 % des salariés français étaient concernés par le travail de nuit en 2012, de façon habituelle ou occasionnelle. Soit un peu plus d’un Français sur sept!
Le travail de nuit est plus répandu dans la fonction publique que dans le privé. De fait, dans certaines missions -santé, sécurité-, le service ne peut être interrompu. Ainsi, 72 % des militaires, des policiers et des pompiers travaillent la nuit, comme plus de 40 % des infirmiers, sages-femmes et médecins (qu’ils soient, dans ce cas, dans le public ou le privé). Le travail de nuit est également fréquent chez les conducteurs de véhicule, dans le gardiennage privé, chez les ouvriers et techniciens des industries de process. Des métiers qui sont soit très masculins, soit très féminins.

Travailler décalé pour gagner plus

Au global toutefois, le travailleur de nuit est d’abord un homme (dans 70 % des cas) si bien que 21,5 % des salariés étaient en 2012 en poste la nuit, contre 9,3 % des salariées. Cela étant, la féminisation du travail du travail de nuit a été forte ces dernières années, en partie à cause de la législation (en 2001, les femmes ont été autorisées à travailler la nuit dans l’industrie) et en partie à cause des évolutions sociologiques. Résultat, 30 % des travailleurs de nuit étaient en 2012 des femmes, contre 20 % en 1991. Les femmes intérimaires travaillent même presque aussi souvent la nuit que leurs homologues masculins.
Le travail de nuit diminue avec l’âge: ainsi 23 % des salariés trentenaires travaillaient en 2012 de minuit à cinq heures du matin, contre 16 % des plus de soixante ans. Le phénomène est identique chez les femmes. Ce résultat n’a rien d’étonnant, le travail de nuit étant usant pour la santé. D’autant qu’il se conjugue souvent avec des rythmes atypiques (travail le soir, le samedi, le dimanche). Les travailleurs de nuit ont toutefois une compensation: ils sont payés davantage. En 2012, un travailleur de nuit habituel gagnait 8,1 % de plus qu’un salarié travaillant le jour, un travailleur de nuit occasionnel, 3,6 %. Travailler décalé pour gagner plus, en quelque sorte…
Via Le Figaro

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