Les enfants de cadres accèdent plus facilement à l’emploi

Emploi et Chômage, Inégalités et Discriminations

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Mieux vaut être fils de cadre que fils d’ouvrier lorsque l’on s’insère sur le marché du travail. En examinant le parcours de 33 500 jeunes depuis qu’ils sont sortis du système éducatif en 2010, le Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Céreq) a constaté que 71 % des enfants de cadres ont accédé durablement à l’emploi, contre 55 % de ceux dont les parents sont ouvriers et employés. Le taux tombe à 51 % pour les jeunes issus de l’immigration.
Lors de la présentation finale de l’enquête, intitulée Quand l’école est finie, jeudi 23 octobre, le directeur du Céreq Alberto Lopez a précisé que « le risque de rester hors de l’emploi ou en marge est trois fois plus important quand on est fils d’ouvrier ou d’employé que fils de cadre ».
Les enfants de cadres de cette « génération 2010 » sont plus nombreux que les autres à avoir accédé durablement à l’emploi pour tous les niveaux de diplômes, sauf s’ils sont entrés sur le marché du travail en 2010 avec un baccalauréat ou un bac +2 hors santé/social.
Ils ont été en revanche plus nombreux à avoir suivi une formation ou à avoir repris leurs études (au moins une année après leur sortie initiale du système éducatif). C’est le cas d’environ un quart des enfants de cadres qui s’étaient arrêtés après leur bac, contre seulement 9 % des enfants d’ouvriers ou d’employés de même niveau.
Parmi les jeunes sans aucun diplôme ou titulaires d’un doctorat, l’accès durable à l’emploi est bien meilleur parmi les enfants de cadres que parmi les enfants d’ouvriers et d’employés. L’origine socioculturelle ne joue en revanche pas pour les titulaires d’un bac +2 ou d’un bac +3 dans le domaine de la santé ou du social: tous sont remarquablement bien insérés dans la vie active.
« La reproduction sociale ne connaît pas la crise »
En 2013, trois ans après leur sortie d’études, le taux de chômage des jeunes dont les deux parents sont cadres est de 11 %, contre 27 % pour ceux dont les deux parents sont ouvriers. Et « la reproduction sociale ne connaît pas la crise », souligne l’étude : 58 % des fils et filles d’ouvriers et d’employés sont ouvriers ou employés à leur tour. Seulement 9 % ont obtenu le statut de cadre dès leurs premières années sur le marché du travail, alors que 39 % des enfants de cadres y sont parvenus.
Cet état de fait découle largement du niveau de diplôme atteint, lui-même dépendant de l’origine sociale. Ainsi, seulement 13 % des jeunes dont les deux parents sont ouvriers ou employés ont obtenu un bac +5 ou plus, contre 29 % de ceux ayant un parent cadre, et 47 % de ceux dont les deux parents sont cadres.
L’écart est d’autant plus marqué que « le diplôme n’est pas rentabilisé de la même manière selon l’origine sociale : un diplôme de niveau bac +5 ou supérieur permet à 60 % des jeunes dont les deux parents sont ouvriers ou employés d’atteindre le statut de cadre contre 72 % de leurs homologues dont les deux parents sont déjà cadres eux-mêmes », soulignent l’étude.
L’enquête du Céreq sur la « génération 2010 », dont les premiers résultats avaient été livrés au printemps, montre que celle-ci est tout particulièrement touchée par la crise, et que le diplôme reste une protection contre le chômage.
Via Le Monde

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