Ministère du travail : la patronne de la Dares claque la porte

Emploi et Chômage

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La directrice de la Dares, Françoise Bouygard, a discrètement démissionné. Motif : le service des études du ministère du travail n’a pas les moyens budgétaires et humains pour conduire ses missions. Ce départ intervient alors que le gouvernement a par ailleurs programmé la disparition du Centre d’études de l’emploi.

C’est un départ qui aurait dû faire du bruit, mais en réalité il n’en a fait aucun et il est même passé totalement inaperçu : Françoise Bouygard, qui était la directrice de la Dares, le service des études et de la statistique du ministère du travail, a démissionné en février, à cause de désaccords avec sa ministre de tutelle, Myriam El Khomri, et a rejoint la Cour des comptes.

La Dares est un service réputé du ministère du travail, qui produit toutes les études et les statistiques portant sur l’emploi et le marché du travail. C’est lui, en particulier, qui rassemble les statistiques de Pôle emploi et publie chaque mois les chiffres des demandeurs d’emploi, lesquels chiffres rythment si fortement le débat public français. Le patron – ou la patronne – de cette direction est donc une personnalité très importante au ministère du travail. C’est dire si le départ de Françoise Bouygard a fait du bruit à l’intérieur du ministère, même si la presse n’en a pas eu vent.

Cela a fait d’autant plus de bruit, en interne, que Françoise Bouygard a annoncé son départ aux équipes de la Dares mercredi 17 février dernier et qu’elle a, à l’occasion d’un « pot », expliqué sans détour les motifs de sa décision. Selon plusieurs témoignages, elle a allégué qu’elle ne disposait pas des moyens humains et budgétaires pour conduire normalement sa mission.

Mais, plus profondément, elle a expliqué aux équipes de la Dares qu’elle avait un désaccord de fond avec le cabinet de la ministre, qui donnait la priorité au sein du ministère aux directions ayant des missions de gestion, au détriment des directions en charge des études et de l’évaluation des politiques mises en œuvre. Elle a donc fait comprendre que du même coup, la ministre du travail n’offrait pas aux travaux conduits par la Dares la visibilité nécessaire pour permettre de nourrir la réflexion publique sur les politiques de l’emploi.

Elle a aussi indiqué qu’elle avait rencontré en certaines occasions des problèmes avec le cabinet sur le traitement statistique des demandeurs d’emploi, mais que ces problèmes avaient été mineurs et n’avaient jamais été insurmontables. C’est donc bel et bien sur la place et l’utilité du service des études du ministère du travail que les désaccords ont fini par conduire Françoise Bouygard à s’en aller.

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