Première étude sur le présentéisme au travail au Luxembourg pour une meilleure compréhension du phénomène

Dans le Monde, Emploi et Chômage

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Communiqué publié par le ministère de la Sécurité sociale/ Inspection générale de la sécurité sociale du gouvernement du Grand-Duché du Luxembourg.

Depuis l’introduction du statut unique en 2009, la maîtrise de l’absentéisme au travail est devenue une priorité politique. C’est dans ce contexte qu’un certain nombre d’analyses ont été réalisées, notamment par l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS). Ces travaux ont permis d’étudier les facteurs qui permettent d’expliquer le taux d’absentéisme des salariés. Récemment, l’IGSS a étendu l’analyse au phénomène connexe à celui de l’absence et qui désigne le comportement des salariés qui se rendent à leur travail alors qu’ils sont malades: le présentéisme au travail.
Le présentéisme au travail a commencé à être étudié au début des années 2000, au moment où le phénomène est devenu préoccupant, compte tenu de son ampleur et de ses conséquences attendues. En effet, les conséquences du présentéisme sont reconnues comme étant négatives, à la fois pour la santé des individus, pour la productivité de l’entreprise et aussi pour les dépenses publiques de santé.
De plus, le présentéisme est souvent considéré comme un réservoir d’absences futures puisqu’il peut conduire les individus à une forme d’épuisement qui les contraint, à un moment donné, à s’absenter, souvent pour une période plus longue que celle qui aurait été nécessaire à leur convalescence s’ils s’étaient absentés au « bon moment ».
Se basant sur une enquête réalisée en 2013 auprès de salariés du secteur privé travaillant au Luxembourg, l’étude de l’IGSS a pour objectif, d’une part de mesurer le phénomène au Luxembourg, et d’autre part, d’identifier les éléments qui conduisent un individu temporairement affecté par une maladie à décider de s’absenter et/ou de se présenter à son travail malgré son état de santé dégradé.
Plus précisément, l’objectif de l’étude est d’étudier les déterminants qui conduisent un salarié malade à choisir entre les trois possibilités suivantes:

  • une absence totale (le salarié s’absente pendant toute la durée de l’épisode de maladie);
  • une présence totale (il travaille pendant toute la durée de l’épisode de maladie);
  • une présence partielle (il combine absence et présence au sein d’un même épisode de maladie).

Les principaux résultats de l’étude sont les suivants:

  • Parmi les salariés participant à l’enquête et ayant été en situation de maladie au moins une fois au cours d’une année, plus de 80% se rendent à leur travail alors qu’ils sont malades.
  • Parmi l’ensemble des épisodes de maladies renseignés par les individus enquêtés, 26% donnent lieu à une absence totale, 49% donnent lieu à une présence totale et enfin dans 25% des épisodes de maladies une combinaison entre absence et présence au sein même de l’épisode de maladie est observée.
  • La durée des épisodes de maladie est un élément déterminant. En effet, plus l’épisode de maladie est long, plus le recours à une combinaison entre absence et présence est fréquent.
  • Les maladies ayant un caractère chronique ne sont pas les seules à être associées au présentéisme. Ce dernier concerne toutes les maladies, certes dans des proportions relativement différentes.
  • Le présentéisme au travail ne concerne pas que les maladies faiblement incapacitantes. En effet, même si le présentéisme total est plus fréquent dans le cas de maladies ne générant qu’une faible incapacité, on l’observe également pour des maladies plus incapacitantes, au cours desquelles il est fréquent d’observer une combinaison entre absence et présence.
  • L’étude montre que la décision entre absence totale, présence totale et présence partielle est la conséquence d’un arbitrage entre, d’une part, les risques que l’individu prend sur sa santé future s’il choisit le présentéisme et ainsi renonce à tout ou partie du temps nécessaire à sa convalescence et, d’autre part, les risques qu’il prend sur son emploi et/ou l’évolution de sa carrière s’il décide de s’absenter tout ou partie de l’épisode de maladie.

L’étude réalisée par l’IGSS permet de mieux comprendre et circonscrire le phénomène du présentéisme ainsi que les conséquences qu’on lui attribue. Les résultats de l’étude contribueront ainsi à améliorer les approches de promotion de la santé et de la sécurité au travail et de lutte contre les absences au travail.
Via le site www.gouvernement.lu

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