« Notre vocation n’est pas de mourir mais de soigner » : le cri d’alerte du personnel de l’hôpital Beaujon.

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Jeudi 9 avril 2020, les syndicats de l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine) ont déposé un « danger grave et imminent », dix jours après une lettre ouverte comme cri d’alerte.

C’est un véritable cri d’alerte et de détresse. Et sa résonance trouve un écho encore plus fort au regard du dramatique calendrier. Mercredi 1er avril 2020, le personnel de l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine) a publié une lettre ouverte à Martin Hirsh, patron de l’AP-HP, Olivier Véran, ministre de la Santé, et Emmanuel Macron, président de la République. Les auteurs n’y vont pas par quatre chemins : 

Nous sommes des personnels soignants et administratifs, des personnels ouvriers et techniques, notre vocation n’est pas de mourir mais de soigner, sauver des vies sans mettre la nôtre en danger. 

Au moins 69 cas de coronavirus chez le personnel

Or, dix jours après la diffusion de ce texte, le personnel d’un autre hôpital des Hauts-de-Seine, celui de Clamart, a été endeuillé par la disparition d’un électricien de maintenance, jeudi 9 mars, qui travaillait depuis 1993 dans l’établissement hospitalier.

Touché par le coronavirus, l’homme serait loin d’être le seul infecté parmi les employés de l’AP-HP, « plus de 1500 sur l’ensemble de l’APHP dont certains en réanimation » selon le courrier, qui précise : « Au 30 mars, 69 de nos collègues de Beaujon étaient positifs. »

Et les auteurs l’assurent : 

Nous venons travailler la peur au ventre, la gorge nouée, les larmes aux yeux. Nous voyons nos collègues tomber un à un, augmentant la liste des « Covid+ ».

« Faire des choix éthiques insupportables »

Sans détailler spécifiquement sur l’hôpital Beaujon, le personnel déplore les politiques successives de suppressions des lits d’hospitalisations et de réanimations, mais également les démissions en cascade de soignants ou encore le manque de stocks de médicaments, de respirateurs ou bouteilles d’oxygène : « Cette incurie nous oblige à faire des choix éthiques insupportables. Donner ou non l’accès aux soins de réanimation à des patients le nécessitant selon des critères inavouables ! Cette politique est criminelle. Vous en êtes responsable aujourd’hui comme vos prédécesseurs hier. »

Lire la suite, « Un danger grave et imminent déposé », sur le site https://actu.fr/

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