[Livre Suicides au travail ] : « Dernier travail ? » de Thierry Beinstingel

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Proche de la retraite, un cadre d’une grande entreprise se remémore la vague de suicides qui a touché le personnel des années auparavant [France Télécom].

A-t-il, à l’époque, pris la pleine mesure de l’événement ? Aurait-il pu tenter quelque chose pour l’empêcher ?

[LIVRE] Suicides au travail : "Dernier travail ?" de Thierry Beinstingel

Ou s’est-il laissé bercer par les éléments de langage de la direction ? Et à présent qu’il est sur le point de partir, que pourrait-il faire pour ne pas rester sur une note si sombre?

En obtenant son premier emploi, Eve a le sentiment de rompre avec une adolescence marquée par le chagrin, à la suite de la mort de son père, une décennie auparavant. Mais l’entreprise dont la jeune femme est désormais salariée traverse un moment de grandes turbulences. Un procès commence, très médiatisé, au sujet d’une vague de suicides survenue il y a quelques années au sein du personnel.
Proche de la retraite, Vincent a connu ces drames qui, déjà à l’époque, faisaient les gros titres. Mais il se souvient surtout de la période qui a suivi, celle ou l’entreprise a voulu se donner une autre image, où de nouvelles valeurs ont été mises à l’honneur, l’« humain », le « bien-être des employés ».
Vincent y a-t-il cru de façon un peu trop naïve  ?
Et quel rapport avec Eve, dont il a favorisé l’embauche  ?

Thierry Beinstingel, Dernier travail, Fayard, Collection Littérature française, Août 2022, 256 pages – EAN : 9782213722450 – EAN numérique : 9782213724331


Note de lecture et présentation des œuvres de l’auteur par Marc Loriol sur le site HALShs :

UNE APPROCHE LITTÉRAIRE DE LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL : Thierry Beinstingel et les suicides à France Télécom

Résumé : Depuis les années 2000, plusieurs romanciers se sont emparés du thème de la souffrance au travail. Certains salariés ont pris la plume pour exprimer, voire exorciser, leurs difficultés, leurs doutes ou leurs peines, produisant parfois des œuvres puissantes et novatrices.

Ces expériences fictionnelles et littéraires apportent une compréhension originale de la souffrance au travail, complémentaire des recherches menées en sciences humaines et sociales.

L’exemple de la souffrance et des suicides à France Télécom, sera développé à travers deux livres de Thierry Beinstingel (ancien cadre des PTT) : Central (2001) et Retour aux mots sauvages, (2010), que portera cet article.

  • Le premier retrace la fermeture programmée d’un central téléphonique à Langres et le départ de son directeur vers la direction régionale. Après neuf ans au central, sommé de se reconvertir en interne ce directeur doit rendre compte de son travail et de ses compétences à l’aide d’un « glossaire » de 160 verbes écrits à l’infinitif. Son roman est alors écrit totalement avec des verbes à l’infinitif (ou au participe présent) pour illustrer et rendre compte de cette deshumanisation du travail généralisée au prétexte des évolutions technologiques qui rendent caduques les anciens savoir-faire techniques.
  • Le second présente le parcours d’un technicien/câbleur de 50 ans et dont le métier a disparu qui se retrouve affecté dans un centre d’appel de l’entreprise et se trouve confronté à une vague de suicides. Ce récit suggestif montre bien comment le passage de l’activité technique concrète à une relation commerciale dépersonnalisée est tout à la fois pesant, incompréhensible et déréalisant.

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