Les salariés français sont les plus démotivés d'Europe

Revue de Presse

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Près de 40% des Français ont vu leur motivation au travail chuter en 2013, selon le baromètre Edenred-Ipsos. Ils sont plus déprimés que les Italiens ou les Espagnols, pourtant plus touchés par le chômage. En cause, un manque de reconnaissance et une frustration salariale.

Les Français vont au bureau à reculons. Près de 40% d’entre eux ont vu leur motivation au travail diminuer cette année, selon le baromètre annuel Edenred-Ipsos. Ils sont donc plus démoralisés aue leurs voisins italiens (35%) et espagnols (32%), pourtant plus frappés par le chômage, et nettement plus démotivés que les Allemands (22%), les Belges (27%) et les Britanniques (27%). Cette baisse de moral s’explique surtout par un pessimisme quant à leurs possibilités d’évolution, une frustration vis-à-vis de leur rémunération et le sentiment que leur travail n’est pas reconnu au sein de l’entreprise.
Des insatisfactions d’autant plus mal vécues que les salariés français ont un «niveau d’affect non négligeable, notamment un sentiment d’implication, dans le travail», note l’étude. Ce qui n’est pas le cas des Britanniques, «plus opportunistes», qui se montrent «relativement plus distants à l’égard de leur travail», ou des Allemands et des Belges qui, en évoluant «dans un environnement plus contractuel», nourrissent également moins d’attentes vis-à-vis de leur hiérarchie.
Tandis que le taux de chômage atteint 10,9% dans l’Union européenne, les salariés européens sont plus inquiets à l’égard de l’emploi qu’en 2012. À noter qu’outre-Rhin, où le taux de chômage n’est que de 5,4%, cette crainte a également bondi (de plus 15 points sur un an). En France, comme au Royaume-Uni, en revanche, les salariés sont encore plus préoccupés par leur niveau de salaire que par le maintien de leur poste. Globalement, les Européens, à l’exception des Italiens, sont moins satisfaits de leur situation professionnelle que l’an dernier. À tel point que davantage d’Allemands (+7 points), de Belges (+2 points), de Britanniques (+2 points) et d’Espagnols (+ 2 points) trouvent qu’ils consacrent trop de temps à leur travail.

Fidélité à l’employeur «par défaut»

Toujours est-il que dans le contexte économique actuel les Européens ont tendance à vouloir rester au chaud. D’après le baromètre, 58% des salariés français déclarent ne pas songer à quitter leur entreprise, cette proportion atteignant 60% en Allemagne et 66% en Belgique. «La mobilité étant associée à une prise de risque, cette loyauté à l’égard de l’employeur existe surtout par défaut», souligne l’étude. Elle est donc «porteuse de frustrations» et, au final, l’efficacité de l’entreprise est en jeu. D’où l’importance de remonter le moral des troupes.
À défaut de pouvoir jouer sur le levier salarial, les entreprises doivent «développer des politiques actives et ciblées en direction des salariés, notamment dans les deux domaines clés que sont le bien-être au travail et le développement professionnel», selon Antoine Solom, directeur international d’Ipsos Loyalty. Un bien-être qui, selon l’étude, passe surtout par la reconnaissance pour les pays latins, et pour les anglo-saxons par des dispositifs incitatifs plutôt financiers…
Voir l’article avec infographie sur le site du Figaro.

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