Réflexion : L’Individualisme nous conduit à la soumission – La fin du courage

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SAVOIR DIRE NON ! A-t-on oublié ce qu’est le courage ?

Sommes nous installés dans la soumission ?
A part les super héros des jeux vidéos ou des productions hollywoodiennes qui, aujourd’hui se montre valeureux ? Dans La fin du courage (Cinthia Fleury, Fayard 14 €), essai qui vient de paraître, la philosophe Cynthia Fleury déplore que le courage ne fasse plus vibrer les individus. Or, cette exigence, affirme l’intellectuelle de 35 ans, professeur à l’Américan University of Paris, pourrait fonder une nouvelle éthique morale qui remettrait en selle aussi bien l’homme contemporain perdu dans ses élucubrations existentielles que la société.
Pourquoi notre époque serait-elle particulièrement celle de la disparition du courage ?
A leur travail ou dans leur vie quotidienne, de plus en plus d’individus désavouent ce qu’ils font mais continuent à le faire. Pourquoi ne se révoltent-ils pas ? Pourquoi une telle soumission à un non ordre des choses ? La peur est telle qu’ils en oublient d’avoir recours au courage. On a cru que l’individualisme était un processus de non-contrainte, de liberté absolue. L’individu se focalise sur ses propres intérêts, délaissant l’engagement public. Livré à cette quête narcissique, il est, en fait, fortement fragilisé, rendu vulnérable par ce processus d’individualisation qui le coupe des formes collectives de défense.
On croit se sauver en succombant à de régulières petites lâchetés, en fait, il y a un prix à payer. L’émergence de ce moi décomplexé, non distancié d’avec soi-même, signe la fin du courage moral. Nous sommes les passagers clandestins de l’absence de morale. En se faufilant, l’individu pense sauver sa peau. Il fabrique sa propre érosion et sombre dans la dépression. L’érosion de soi vient de la somme de ces démissions quotidiennes. Jamais le malaise individuel n’a été à ce point lié à une déstructuration de la société. L’homme et plus largement la société, meurent pas manque de courage. Et comble du paradoxe, cet individu acculé à une mise en disposition de soi-même n’en est que plus invisible.
C’est dans le monde du travail que le manque de courage sévit, particulièrement, dite-vous.
Chaque matin, en allant travailler, un certain nombre d’individus adhèrent à un système qui désavoue les principes mêmes qui les construisent. Ils critiquent la culture de l’évaluation, les objectifs de rentabilité, le management par le harcèlement. Des puéricultrices disent : « Nous ne pouvons pas avoir seize bébés dans les bras », Les salariés de Pôle Emploi dénoncent la déshumanisation des services. Autour d’eux, de grandes entreprises gagnent de l’argent mais ferment des usines. L’homme ne résiste pas à ces logiques illogiques, à sa propre schizophrénie. Le monde du travail est donc le lieu même de l’érosion du moi et des structures collectives de résistance. A défaut de faire exploser le système, les individus se font imploser eux-mêmes. Ce sont les suicides au travail qui peuvent devenir un massacre.
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Des salariés pourtant s’opposent. Dans l’Education nationale ou ailleurs, des « désobéissants » se font entendre.
Pourquoi cette valeur semble t-elle désuète ?
En quoi le courage serait-il un excellent moyen de lutter contre la dépression ?
Comment l’enseigner ?
Pourquoi est-ce si difficile d’être courageux ?
Cet acte individuel aurait des vertus thérapeutiques sur le fonctionnement même de la démocratie ?

 

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