Ce qu’il y a de meilleur en nous, c’est la sublimation, et elle n’est pas réservée aux « génies » : tous, nous sommes créatifs.
Le travail, qui est central à nos vies et à notre quotidien, est le lieu par excellence de cette créativité qui nous permet, face aux obstacles, aux échecs, de déployer encore et encore notre intelligence et notre endurance. Le résultat, quand le travail est bien fait, c’est l’accomplissement de soi.
Depuis une trentaine d’années, ce plaisir est systématiquement attaqué par le néolibéralisme et son culte de la performance et de l’évaluation, qui réduit le travail à une activité vidée de son sens, nous englue dans la servitude, brise le lien social. Les conséquences sur notre santé mentale et physique peuvent être désastreuses : atteinte de l’estime de soi, souffrance éthique, solitude dévastatrice – et jusqu’à la dégradation du monde de la culture.
Dans cet essai qui répond à « Souffrance en France », Christophe Dejours explique tout ce que, de l’artisan à l’artiste, on met de soi-même dans le travail pour que ça marche, les risques pris, les transgressions des règles et des normes pour trouver des solutions, jusqu’à la reconnaissance du travail bien fait, cette reconnaissance qui, lorsqu’elle est authentique, permet à la souffrance de se transformer en plaisir.
Christophe Dejours, Ce qu’il y a de meilleur en nous. Travailler et honorer la vie, Payot, octobre 2021, 160 p., ISBN:
978-2-228-92861-8