Aujourd’hui à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, les députés se penchent sur les risques psychosociaux – autrement dit le burn out – au travail. Malgré de nombreux appels de députés et de professionnels, le texte examiné aujourd’hui ne permettra pas de faire classer le burn out en maladie professionnelle.
Imaginez que vous rallumiez sur votre portable, une fois chez vous après 22h30 pour répondre à vos mails.
Imaginez que vous vous sentiez en porte à faux avec ce que l’on vous demande de faire: licencier des salariés par exemple, fabriquer des objets avec de mauvais produits. Imaginez à quoi vous ressembleriez si vous pensiez au travail en week-end le soir avec vos amis en famille.
Bref imaginez que vous n’en dormiez plus! Vous iriez alors chez votre médecin qui vous prescrirait de quoi vous assoupir et peut-être, un arrêt de travail. Un arrêt et des médicaments remboursés par le régime général de l’assurance maladie…
Pourtant il ne serait pas absurde que les entreprises paient le prix de ces maladies nées au travail. C’est notamment ce que que dit Technologia, cabinet d’évaluation des risques professionnels. Il a lancé un appel qui a recueilli plus de 9000 de voix. Et en décembre dernier, la députée chevènementiste Marie Françoise Bechtel a elle aussi réuni une trentaine de signature de parlementaires pour aller dans ce sens.
L’objectif serait que le salarié épuisé ne pèse plus sur le régime général mais sur la branche AT-MP. Le compte «accident du travail, maladie professionnelle» Branche financée par les entreprises.
Hors de question a répondu sans surprise le MEDEF: comment savoir si votre burn out est vraiment dû à votre situation au travail? Peut-être relève-t-il de votre situation affective? Peut-être que vous êtes naturellement dépressif.
Du coup aujourd’hui, l’employeur n’est jamais responsable du burn out… sauf -et c’est la seule exception- si vous craquez sur votre lieu de travail. L’autre solution, c’est de monter un dossier auprès d’un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, mais très peu aboutissent à une reconnaissance.
Lire la suite et écouter l’émission sur France Inter