Une dizaine de suicides chez Renault en quatre ans

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Selon notre décompte, réalisé avec les syndicats sur quatre des onze sites du groupe en France, 10 suicides et 6 tentatives liés aux conditions de travail sont à déplorer depuis 2013.

Burn-out, dépressions, stress et des salariés qui mettent fin à leurs jours… Dix ans après la vague de suicides qui avait défrayé la chronique, avec 3 suicides d’octobre 2006 à février 2007 au Technocentre de Guyancourt (Yvelines), le quotidien de certains employés de Renault semble toujours aussi pénible.
Selon notre décompte réalisé avec des syndicats sur quatre des onze sites du constructeur en France (Cléon, Douai, Sandouville, Le Mans), au moins 10 suicides et 6 tentatives liés aux conditions de travail ont eu lieu entre 2013 et 2017.
Le dernier cas connu remonte au 3 avril à Sandouville (Seine-Maritime), où un père de famille d’une quarantaine d’années a tenté de se pendre dans un atelier. Il portait autour du cou une pancarte où il avait inscrit les noms de ses chefs d’atelier avec cette mention : ils «m’ont tué». A Noël, une autre employée a voulu se suicider dans les toilettes de l’usine. «Pour nous, ces tentatives sont liées à Renault, enrage Nicolas Guermonprez, délégué CGT. Les cadences sont infernales. En 2007, le projecteur avait été mis sur le malaise des cadres, on a oublié celui des ouvriers.»

«Tu expliqueras ça à mes filles Carlos»

Pour le seul site de Cléon, spécialisé dans la fabrication de moteurs, 10 suicides ou tentatives ont été recensés. Le 22 avril 2013, un employé de 35 ans, père de deux enfants, s’y est pendu laissant une lettre disant : «Tu expliqueras ça à mes filles Carlos», le prénom de Ghosn, le PDG de Renault.
Rien qu’en 2016, Cléon, qui emploie 5 000 personnes, a vécu, selon les syndicats, 4 suicides ou tentatives parmi les CDI. Les syndicats pointent la pression de l’encadrement accentuée par l’accord de compétitivité de 2013 et le recours abusif aux intérimaires qui sont «exploités». «Depuis 2013, 8 000 emplois sur 34 000 ont été supprimés, rappelle William Audoux, de la CGT Cléon. Les ateliers, les bureaux d’étude et la maintenance se sont vidés en laissant des piles de dossiers sur les bureaux.»

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