Le 27 novembre 2017 démarrait la 2e édition de Revolution@Work en présence de 2000 participants, 80 intervenants, 6 quartiers d’affaires rassemblés à Paris La Défense. À cette occasion, les organisateurs ont dévoilé une étude internationale exclusive réalisée par Ipsos* sur le futur du travail et les attentes des salariés en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Les premiers chiffres publiés illustrent les challenges qui attendent le monde du travail : la grande majorité des salariés (80 %) estiment qu’on travaillera différemment dans 10 ans, et 61 % pensent qu’exercer plusieurs activités professionnelles en même temps deviendra la norme. S’ils nourrissent certains espoirs, l’étude révèle également que des craintes sont exprimées, notamment de la part les Français.
L’ampleur des changements dans le monde du travail
Le premier enseignement de cette étude est l’ampleur des changements en cours et à venir dans le monde du travail : plus des ¾ des salariés pensent qu’ils auront un impact important, et 8 salariés sur 10 estiment qu’on travaillera différemment dans 10 ans. Ce sont avant tout les outils de travail qui seront concernés par ces changements (cités par 38 % des salariés), suivis par les contrats de travail (cités par 33 % des salariés et même 51 % des Français), le contenu (28 %), l’organisation (26 %) et les espaces de travail (16 %, 24 % aux Etats-Unis).
Cette évolution se manifestera notamment par l’exercice de plusieurs activités professionnelles en même temps, ou slashing : elle sera la norme dans 10 ans pour 61 % des salariés, et même 65 % des Français. « C’est l’une des grandes révélations de notre étude. Les salariés n’anticipent pas des ajustements à la marge, ils s’attendent à une véritable révolution du monde du travail, explique Jean-Baptiste Aloy, directeur exécutif au sein du pôle études RH d’Ipsos. Les perceptions sont proches dans tous les secteurs d’activité, y compris dans la fonction publique. Il semble acquis aux yeux d’une large majorité que, non seulement on s’éloigne des parcours traditionnels où une personne faisait carrière chez un seul employeur, mais que l’emploi de demain sera par nature fragmenté. Le cumul de plusieurs missions ou jobs simultanés génère néanmoins des sentiments très partagés, avec, d’un côté, la poly-activité heureuse, synonyme de liberté et d’épanouissement au travail, et, de l’autre, une forme d’intermittence subie qui génère de l’insécurité ».
Les opportunités et les craintes
Cette révolution du monde du travail est source d’opportunités. Parmi celles-ci, la flexibilité est largement citée : flexibilité des lieux (mentionnée par 31 % des salariés) et des horaires de travail (26 %). Sont également espérés un accès facilité aux informations nécessaires pour faire son travail (20 %) et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (19 %). Pour Marie-Célie Guillaume, Directrice générale de Defacto et co-organisatrice de Revolution@Work : « La réinvention du travail est une source d’opportunités pour tous : salariés et entreprises. Celles-ci l’ont bien compris, et avec Revolution@Work nous voulons les aider à s’approprier ces nouvelles tendances pour qu’ils les appliquent au sein de leur organisation. Les quartiers d’affaires ont également un rôle à jouer dans l’accompagnement et la mise en place de ces initiatives pour répondre à ces nouveaux besoins. »
Mais cette étude dévoile aussi certaines craintes des salariés, et avant tout concernant le manque de sécurité de l’emploi qui est mentionné par près de 4 salariés sur 10 (38 %). Ils s’inquiètent également d’une augmentation potentielle du stress au travail (mentionnée par 30 % des salariés, et même 33 % des Français) et d’une déshumanisation des relations (22 %).
Les Français sont légèrement plus inquiets face aux changements à venir : sur les quatre pays sondés, ils sont les seuls à envisager une hausse du temps de travail. 42 % pensent en effet qu’il va augmenter – contre 29 % sur l’ensemble des pays – et seuls 15 % qu’il va diminuer – contre 22 %. Le développement de l’intelligence artificielle dans un cadre professionnel est perçu de façon très contrasté parmi les salariés français : il y a autant de Français qui s’estiment inquiets de son impact que de Français considérant qu’il s’agit d’une « évolution normale » (à 39%). Au contraire aux États-Unis, les salariés observent l’arrivée de l’IA de manière plus positive que les salariés Français, avec 20% de salariés américains qui la décrivent comme une opportunité contre 11% en France.
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Lire la suite, « La Génération Z, des salariés plus optimistes ? » sur le site Revolutionatwork.com
* Étude Ipsos « Tomorrow’s work » pour Revolution@Work menée en septembre 2017 dans 4 pays – France, États-Unis, Pays-Bas, Royaume-Uni – sur un échantillon de 1000 répondants dans chaque pays sur un échantillon représentatif.