Quels sont les objectifs du marché et du néolibéralisme pour impacter aussi violemment la sphère politique et sociale de l’État, des institutions, des entreprises et de leurs organisations du travail ?
Si la souffrance au travail a débuté après l’industrialisation de XVIIe et XVIIIe siècle, elle s’est généralisée avec le travail répétitif sous contrainte de temps du taylorisme, mais, comme le dit Christophe Dejours, cela ne rendait pas fou.
C’est dans les années 1980 que de nouvelles organisations du travail apparaissent en même temps que le néolibéralisme. Elles s’attaquent directement à la santé psychique des travailleurs. En cause, la financiarisation des entreprises opérant un tournant gestionnaire.
À l’aide de techniques de management pathogènes comme l’évaluation individualisée et la qualité totale, le travail vivant se transforme en travail mort et les travailleurs se précarisent, contraints à l’isolement et à la peur du chômage.
La psychodynamique du travail s’est attachée à étudier les effets délétères de ces organisations sur l’Homme en inversant la question « qu’est-ce qui rend malade ? » en « qu’est-ce qui fait tenir ? ».
L’auteur, Daniel SARTOR, ancien ingénieur à France Télécom, est psychologue clinicien, psychanalyste, et président de l’association « Souffrance au travail du Gard ».
La fabrique de la violence au travail, de Daniel Sartor, éditions L’Harmattan, à paraître le 9 mai 2024 – ISBN : 978-2-336-43499-5 / EAN13 : 9782336434995