Depuis quelques années les sciences sociales prennent un véritable tournant émotionnel, prenant désormais en considération des affects trop longtemps tenus à l’écart. C’est notamment le cas de la sociologie du travail.
Longtemps tenues à distance des sciences sociales car associées à la psychologie, contre laquelle la sociologie s’est en grande partie construite, les émotions ont fait un retour spectaculaire – au point que certains ont pu parler d’un tournant émotionnel, comme il y avait un tournant linguistique. De fait, d’une attention accrue et nécessaire portée au rôle des émotions dans la vie sociale, certains chercheurs semblent avoir progressivement glissé vers une valorisation positive revendiquée des émotions, qu’il s’agirait non plus simplement d’observer mais de favoriser. C’est dans le domaine spécifique du travail qu’Aurélie Jeantet a étudié la manière dont les émotions sont désormais prises en compte, par les acteurs sociaux comme par les sociologues. Elle est rejointe en seconde partie par Thierry Beinstingel, qui a fait de l’univers du travail le cadre de nombre de ses romans.
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Aurélie Jeantet, sociologue, maître de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle, auteure de Les émotions au travail, aux éditions du CNRS, mai 2018.
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Thierry Beinstingel, écrivain.
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Sylvain Bourmeau, journaliste, producteur de « La Suite dans les idées » sur France Culture, professeur associé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et directeur du journal quotidien AOC.