La part des femmes dans l’organisation du travail se construit inexorablement, entre épanouissement et contraintes. Des transformations notables ont été observées, en termes de croissance de l’activité féminine, ces trente dernières années, dans le monde entier.
Un véritable chemin vers l’égalité a déjà été parcouru depuis les années 70, mais la réduction des inégalités s’est considérablement ralentie et stagne depuis la fin des années 90, en dépit d’un impressionnant arsenal législatif.
En France aujourd’hui, 80 % des femmes âgées de 25 à 49 ans sont actives. Les femmes représentent presque la moitié des actifs et sont désormais plus diplômées que les hommes.
Mais, à niveau de formation égale, hommes et femmes ne se voient toujours pas affectés aux mêmes postes de la division sociale du travail. Les inégalités de distribution dans les différents étages de l’économie nationale s’accompagnent de dissymétries dans l’accès aux postes de responsabilités et d’importantes disparités de rémunération : le salaire féminin est statistiquement inférieur de 27 % au salaire de l’homme.
Certaines tendances dans l’évolution de l’emploi féminin sont même préoccupantes:
- anciennes, comme la déqualification à l’embauche, la répétitivité des tâches,
- nouvelles comme le temps partiel imposé (les femmes représentent 80 % des temps partiels imposés et 80% des foyers monoparentaux), l’accroissement du travail en horaires décalés, l’augmentation des contraintes de rythme, le retour de congés maternité aléatoire..
On voit donc se perpétuer les principes de la division sexuelle du travail théorisée par Daniele Kergoat et Héléna Hirata. Cette division sexuelle du travail a pour caractéristiques:
- l’assignation prioritaire des hommes à la sphère productive et des femmes à la sphère reproductive,
- la captation par les hommes des fonctions sociales à fortes valeurs ajoutées (politiques, religieuses, militaires..)
Plus le travail est le résultat d’une qualification, plus il apparaît comme qualifié, plus il est l’effet de capacités que l’on peut qualifier de naturelles, moins il est qualifié.
La spécificité des activités musculaires féminines se double de celle de leur attitude morale, socialement encouragée. Dans notre société, il échoit aux femmes les métiers d’assistance, du care dit-on maintenant, la prise en charge de la saleté, de la maladie, de l’enfance, de la vieillesse, de la mort. A la fois symboliquement et physiquement, on attend d’une femme qu’elle soit penchée vers l’Autre.
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