Des professeurs de médecine et médecins chefs de service dénoncent les effets des restrictions budgétaires sur l’hôpital public.
Les derniers mois ont été marqués, parfois de manière spectaculaire, par les démissions de médecins dans les hôpitaux publics. À Saint-Brieuc, près de cent-vingt médecins et chefs de service démissionnaient en octobre dernier pour dénoncer les décisions prises par leur direction. À Caen, le chef du service gynécologie faisait de même pour protester contre les dérives financières de l’établissement. Les exemples se multiplient : à Amiens, à Clermont-Ferrand, à Nantes ou encore à Paris.
« On entassait les patients dans une cave. »
Parmi les critiques avancées par les médecins figure celle selon laquelle les restrictions budgétaires dans les hôpitaux publics ne permettent plus d’assurer la sécurité des patients. C’est en tout cas ce qu’a constaté Philippe. Il a travaillé comme médecin réanimateur dans un hôpital public pendant huit ans.
Les locaux du service de réanimation sont alors en sous-sol, avec quatre lits par chambre au lieu d’un. Puisque la salle est sans-fenêtre, les patients passent parfois plusieurs semaines sans voir la lumière du jour.
On a eu un décès dans une chambre à quatre lits. On ne pouvait pas enlever le corps immédiatement.
Philippe raconte l’événement qui a agi comme un déclic. Et comment il a commencé à donner l’alerte. Il suit alors la procédure habituelle et remplit des « fiches de signalement d’événements indésirables », environ soixante en huit mois. Il est invité à présenter les problèmes rencontrés en Commission Qualité.
La présentation avait lieu juste avant l’été. Tout le monde est parti en vacances et a oublié.
Quelques mois plus tard, Philippe a reçu une lettre de non-reconduction de contrat et n’a jamais obtenu d’explications, malgré ses demandes.
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