Estimation du coût des accidents et des problèmes de santé au travail: une analyse des sources de données européennes

03 août 2019 | Stress Travail et Santé

L’EU-OSHA entend effectuer une estimation des coûts des accidents du travail ainsi que des problèmes de santé et des décès liés au travail en Europe.

À cet effet, elle s’attachera dans un premier temps à obtenir un aperçu de la disponibilité et de la qualité des sources de données nationales et internationales qui pourraient être nécessaires au calcul de ces coûts à l’échelle européenne. Vous trouverez dans le présent rapport les résultats obtenus à l’issue de cette première étape.
La disponibilité des données pertinentes a été étudiée à l’échelle internationale ainsi qu’à l’échelle nationale, dans l’UE-28, en Islande et en Norvège. Les données ont été collectées grâce au concours d’experts nationaux à qui il a été demandé de remplir un questionnaire type sur l’origine des cas et sur les coûts des accidents du travail et des problèmes de santé liés au travail.
Les données ainsi obtenues ont ensuite été évaluées à l’aune de critères de qualité prédéfinis. En ce qui concerne les coûts, l’évaluation s’est limitée à un aperçu de la disponibilité.
L’évaluation de la couverture et de la qualité des sources de données a révélé que nous ne disposions pas de données suffisantes pour déterminer les cas de morbidité imputable au travail à l’échelle européenne. Les données relatives aux accidents du travail ainsi qu’aux problèmes de santé liés au travail sont inexistantes ou insuffisantes ou ne sont pas fiables.
Pour ce qui est des coûts, nous avons constaté qu’il était possible de déduire les coûts de soins de santé directs de sources de données internationales. Le calcul des coûts indirects, en revanche, sera plus délicat, car nous ne disposons d’aucune donnée sur un certain nombre de coûts supplémentaires et sur les coûts relatifs à la période de friction. Au vu des sources de données disponibles sur le salaire brut, nous recommandons l’adoption de l’approche du capital humain. La possibilité d’estimer le nombre de journées d’absence constitue toutefois l’un des prérequis essentiels à l’adoption de cette approche.
En dépit du manque de données, certaines lacunes peuvent être comblées par des estimations. Cette suggestion se fonde sur les observations suivantes:

  • Dans certains pays, la disponibilité des sources de données semble raisonnablement solide et peut suffire à la réalisation d’une estimation prudente. Ces résultats peuvent ensuite être utilisés pour estimer les coûts dans d’autres pays aux structures similaires.
  • Il est peut-être possible de procéder à une estimation des coûts pour certaines maladies spécifiques grâce à une combinaison de chiffres sur la part des maladies liées au travail, sur l’incidence et la prévalence desdites maladies et sur les coûts qui leur sont associés.
  • Au vu du grand nombre d’études réalisées sur l’incidence de certains facteurs de risque sur des problèmes de santé spécifiques et de la disponibilité de chiffres sur la présence de certains facteurs de risque, une estimation des coûts par facteur de risque semble possible.

Une telle approche pourrait permettre la production d’une estimation partielle des coûts. Cependant, il est impossible de produire une estimation de la charge totale de morbidité imputable au travail sans émettre un nombre considérable de suppositions.
Si de nombreux pays sont conscients de l’importance de la sécurité et de la santé au travail (SST), de nombreux travailleurs sont encore exposés à des conditions de travail insalubres et dangereuses (Office international du travail, 2011). En 2013, on a enregistré, dans l’UE-28, environ 3,1 millions d’accidents non mortels entraînant au moins quatre journées d’absence et 3 674 accidents mortels (Eurostat, 2016a). La même année, le pourcentage de la population de l’UE-28 souffrant d’un ou de plusieurs problèmes de santé liés au travail, provoqués ou aggravés par le travail, s’élevait en moyenne à 7,4 % (Agilis, 2015).
Un environnement de travail sain et sûr est non seulement souhaitable du point de vue des travailleurs, mais il contribue également de manière considérable à la productivité du travail et stimule la croissance économique. La SST améliore la compétitivité et la productivité des entreprises en diminuant les coûts engendrés par les accidents du travail et les problèmes de santé liés au travail et en augmentant la motivation des travailleurs. En outre, une réduction des accidents et des problèmes de santé liés au travail atténue la pression exercée sur les systèmes de protection sociale, d’assurance et de retraite publics et privés.
Télécharger l’intégralité du rapport sur https://osha.europa.eu

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