Le harcèlement au travail serait mauvais pour le cœur

18 janvier 2019 | Stress Travail et Santé

D’une dangerosité comparable à celle de l’alcool ou du diabète.

Selon la plus conséquente étude à n’avoir jamais été menée sur le sujet –79.201 personnes âgées de 18 à 65 ans vivant au Danemark et en Suède– le harcèlement professionnel et la violence entre collègues pourraient être respectivement responsables de 5% et 3% des maladies cardiovasculaires au sein de la population.

Dirigée par Tianwei Xu, du département de santé publique de l’université de Copenhague, l’étude consigne que 9% des participantes et participants déclarent avoir un jour été harcelés sur le lieu de travail, avec 13% rapportant avoir subi des violences ou des menaces de violence de la part de leurs collègues durant l’année précédente. Après avoir contrôlé pour l’âge, le sexe, le pays de naissance, le statut marital et le niveau d’études, les chercheurs observent que le harcèlement professionnel augmente en moyenne de 59% le risque de maladies cardiovasculaires –quand les violences et/ou les menaces le font grimper de 25%. Une corrélation «dose-réponse», c’est-à-dire que plus le harcèlement et les violences sont importants, plus les risques augmentent, indiquant (sans formellement l’attester) une relation causale entre les phénomènes. Par exemple, comparés aux individus qui ne signalaient pas de harcèlement l’année précédente, ceux qui déclaraient avoir été victimes de harcèlement quotidien durant les douze mois écoulés présentaient environ 120% de risque supplémentaire de souffrir de maladie cardiovasculaire.

«Le harcèlement professionnel et la violence au travail sont deux stresseurs sociaux distincts», explique Xu. «Seuls 10 à 14% des individus exposés à un type souffrent simultanément de l’autre.»
Si l’étude ne permet pas d’établir sans l’ombre d’un doute un lien causal entre le harcèlement professionnel, la violence au travail et les maladies cardiovasculaires, elle présente néanmoins bon nombre de «données empiriques soutenant une telle relation», précise la scientifique, «notamment compte tenu de la possible voie biologique entre les stresseurs principaux au travail et les maladies cardiovasculaires (…) Des études expérimentales sur la violence et le harcèlement seraient parfaitement contraires à l’éthique et notre étude établit la meilleure preuve possible de cette association».
Une association signifiant que la dangerosité pour le cœur d’un environnement de travail hostile pourrait être équivalente à celle du diabète ou d’une consommation excessive d’alcool.
Via le site www.slate.fr

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