À l’hôpital psychiatrique Edouard Toulouse, à Marseille, 15 postes de médecins sont vacants sur les 67 existants. « Les équipes sont en souffrance à cause de la surcharge de travail », explique Djemilla Tizi, infirmière à l’hôpital. Elle était l’invitée de France Bleu Provence ce mardi matin.
Quinze postes de médecins vacants sur 67, trente lits gelés… Les chiffres de l’hôpital psychiatrique Edouard Toulouse, à Marseille, font froid dans le dos. Le personnel soignant de cet établissement des quartiers nord tire la sonnette d’alarme. « Nos équipes sont en souffrance à cause de la surcharge de travail », explique Djemilla Tizi, infirmière à l’hôpital et membre du syndicat Force ouvrière. « Les médecins sont moins nombreux donc nous avons beaucoup plus de tâches. »
Il faut dire que l’hôpital Édouard Toulouse n’est pas des plus attractifs. « Le territoire des quartiers nord rebute souvent les médecins », continue Djemilla Tizi. « Même si le secteur privé est beaucoup plus attractif, on manque aussi de spécialistes libéraux dans les quartiers nord. »
« On ne s’en sort pas »
Conséquence de cette pénurie de personnel médical : les médecins ont demandé le gel de trente lits dans l’hôpital psychiatrique. « Quand on n’a pas suffisamment de lits, on doit refuser des soins à des patients qui en ont besoin », déplore Djemilla Tizi. Les personnels soignants se retrouvent aussi à devoir faire des choix entre les patients. « Ce manque de places nous oblige à faire sortir un patient qui n’est pas encore guéri, pour faire rentrer un patient en état de crise. »
Avec des conséquences parfois dramatiques. « Dans un cadre classique, nous prendrions davantage de temps pour stabiliser le patient et organiser une sortie digne de ce nom », continue Djemilla Tizi. « L’an dernier, nous avons été contraints de faire sortir une patiente hospitalisée depuis plusieurs mois. Elle ne voulait pas quitter l’hôpital. Elle a fini par s’immoler à son domicile… »
Via le site www.francebleu.fr