INTERVIEW – Travailler plus de 55 heures par semaine augmente le risque de décès prématurés, selon une étude publiée lundi 17 mai, par l’OMS et l’OIT. Selon Patrick Légeron, psychiatre et fondateur du cabinet Stimulus, le stress lié à une surcharge de travail « peut vite devenir dangereux ».
Quand le travail devient une cause de mortalité… En 2016, selon un rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et l’OIT (Organisation internationale du travail), 398.000 personnes sont mortes d’un AVC (accident vasculaire cérébral) et 347.000 d’une maladie cardiaque pour avoir travaillé au moins 55 heures par semaine. « Travailler, c’est bon pour la santé, mais seulement à une bonne dose, sinon ça peut vite devenir nocif », explique Patrick Légeron, psychiatre et fondateur du cabinet Stimulus. Le risque d’AVC augmente effectivement de 35% pour les personnes travaillant 55 heures ou plus, comparé à des horaires de 35 à 40 heures, par semaine.
Challenges – Pourquoi le travail peut-il devenir une cause de mortalité?
Patrick Légeron – Nous parlons régulièrement du stress et donc des problèmes cardiaques que peut provoquer une absence de travail, notamment face à la privation de revenus et/ou de vie sociale. Mais pour le surplus de travail, le phénomène est le même. Une charge considérable de tâches à réaliser en une journée va augmenter les risques psychosociaux et donc d’AVC ou de cardiopathie ischémique. La quantité d’heures travaillées n’est pas la seule cause de stress. Tout d’abord, selon le type d’emploi, les heures de travail ne représentent pas la même fatigue…
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