Souffrance, stress, burn-out, risques psychosociaux… Quel que soit le vocable retenu, les témoignages de salariés faisant état d’une montée en puissance de la pénibilité mentale du travail se multiplient depuis deux à trois décennies.
Ce livre analyse ce phénomène à travers le cas de cadres, chercheurs dans l’industrie. Il montre la façon dont les organisations contemporaines du travail créent des disjonctions, des écarts, qui se creusent et que les salariés peinent de plus en plus à combler, entre ce qu’ils attendent de leur travail et ce qu’ils en retirent, concrètement, en termes de reconnaissance et de valorisation de leur engagement ; ce qu’ils voudraient faire et ce qu’ils font, en termes de contenu et de finalités de leur activité ; ce qu’ils estiment nécessaire et ce qu’ils ont, en termes de moyens et de conditions de travail.
Ce qu’il faut soigner, en somme, ce ne sont pas les individus, mais le travail concret : la façon dont il est organisé, managé, reconnu, mutilé par l’emprise du travail abstrait.
L’ambition de cet ouvrage est de remonter à la racine de ce problème social, en montrant les mécanismes, souvent imperceptibles, qui sont au fondement des maux dont souffrent aujourd’hui nombre d’hommes et de femmes en raison de leur activité professionnelle.
L’auteur : Guillaume Tiffon est maître de conférences en sociologie à l’université d’Évry Paris-Saclay et chercheur au Centre Pierre Naville. Spécialiste du travail, il a notamment écrit La mise au travail des clients (Economica, 2013) et codirigé l’ouvrage Syndicalisme et santé au travail (Le Croquant, 2017).
Guillaume Tiffon, Le travail disloqué – Organisations liquides et pénibilité mentale du travail, éditions Le bord de l’eau, 2021, ISBN 9782356877758