Marie Pezé a ouvert la première consultation Souffrance et Travail : dans son bureau, elle reçoit Solange, assistante de direction, Fatima, agent d’entretien ou Stressor, cadre supérieur. Chacun a sa manière a « mal au travail ».
Touché par ces récits, le Collectif 18.3 rencontre la psychanalyste et à partir de son livre, crée une variation chorégraphique et théâtrale de ces témoignages. La parole sort de l’intime pour éclairer la vérité et c’est par le langage qui unit le corps et les mots que le collectif livre un autre versant de ces histoires de souffrance. Dans un espace modulable – bureau ou échafaudage – textes et mouvements traduisent la douleur, l’humiliation mais aussi la résistance et l’espoir. Une vision du travail tel qu’il est, tel qu’il nous marque aujourd’hui.
« Vous voulez en savoir plus sur la souffrance au travail ? Il faudrait que vous entriez dans mon bureau, que vous preniez place sur cette chaise à côté de la mienne. Il faudrait que vous assistiez à la consultation avec moi. Que vous écoutiez. Vous pourriez ainsi entendre l’extraordinaire impact du travail sur le corps et sur le psychisme. Le travail peut sauver. Il peut tuer aussi.
Êtes-vous prêt à entendre tout ce que les patients ont à dire sur leur travail ? Quoi qu ils disent ? Je dois vous prévenir, vous n’en sortirez pas indemnes. Car ici, entre ces murs, sur mon territoire clinique, les pathologies sont criantes, caricaturales. Travail sous contrainte de temps, harcèlement, emploi précaire, déqualification, chômage, sont le lot quotidien des patients de la consultation Souffrance et Travail. »
Marie Pezé, Apostrophe du livre
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés – Teaser from Collectif 18.3 on Vimeo.