Un actif français sur cinq (17%) s’estime en situation potentielle de burn-out, selon une étude de l’Institut Think. Une proportion encore plus importante chez les cadres (24%). Le docteur Christian Ferrand, coordinateur du service de médecine du travail à l’AST Grand Lyon, décode les principaux signes d’alerte de ce fléau du XXIeme siècle.
Qu’est-ce que le burn out ?
Le burn out est une souffrance au travail, qui n’a d’ailleurs pas de définition propre et n’est pas encore reconnu comme maladie professionnelle. Il existe en effet plus de 50 définitions, ce qui rend sa détection et son traitement particulièrement ardu. Il s’agit d’un syndrome d’épuisement professionnel relevant d’une conjonction de facteurs la fois individuels, environnementaux et organisationnels.
Quels sont les principaux facteurs ?
Ils diffèrent selon les personnalités, mais un fort investissement personnel, la surcharge de travail, le stress chronique, des conflits interpersonnels, des problèmes d’organisation du travail, voire du harcèlement, l’exigence du client sont les facteurs les plus courants. Insidieux, le mal met du temps à s’installer et finit par illustrer un déséquilibre entre l’investissement du salarié et le sentiment du manque de retour de la part de sa hiérarchie, de l’entourage professionnel, ou de clients.
Quels sont les profils et professions les plus sujets au burn out ?
A situation égales, les gens réagissent de manières différentes, en fonction de leur personnalité. Toutes les professions sont en revanche concernées. Les plus touchées sont celles qui induisent un rapport très développé avec le client : commerciaux, caissières, services à la personne… Les managers, quelle que soient leur branche, sont également vulnérables.
Comment se manifestent les premiers symptômes ?
Ils sont tardifs et les premiers à les distinguer font souvent partie de l’entourage professionnel. Car à la différence de la dépression, la vie privée est préservée. Au travail, on constate un changement subtil d’attitude, qui se traduit par un détachement émotionnel, un certain cynisme, allant peu à peu vers un désinvestissement de l’activité professionnelle et une mise en retrait.
A quel moment la vie privée est-elle touchée ?
A la maison, les premiers signes peuvent s’apparenter à d’autres pathologies, ce qui ne facilite pas l’identification exacte de la souffrance : fatigue profonde, stress, perte d’appétit, troubles du sommeil, sexuels ou psychosomatiques…
Agir vite pour minimiser les conséquences
Comment savoir s’il s’agit bien d’un burn out ?
Certains symptômes peuvent s’apparenter à d’autres pathologies. Mais il y a des signes qui ne trompent pas. Un dépressif, lui, est mal partout et tout le temps. Une personne qui a un ‘’simple’’ ras-le-bol de son travail le retrouvera sans peine à son retour de vacances. La victime de burn out, elle, sera toujours aussi mal lorsqu’elle reprendra son poste, même après d’excellentes vacances.
…
Lire la suite sur le site Rhône-Alpes Santé