Le centre, qui associe médecins, psychologues, infirmiers légistes et policiers, fait figure de modèle en la matière. Des associations françaises aimeraient que des structures similaires voient le jour dans le pays.
En Belgique, il est connu comme le « 320, rue Haute », l’adresse du CHU Saint-Pierre, à Bruxelles. Mais sa dénomination officielle est CPVS ou Centre de prise en charge des violences sexuelles. « Un modèle du genre », assurent volontiers les responsables d’associations françaises de défense des victimes, qui aimeraient voir cette expérience novatrice généralisée en France, où seule la Maison des femmes, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), propose des services approchants. En Belgique, des structures équivalentes existent aussi à Gand et Liège.
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Inauguré le 9 novembre 2017, le centre bruxellois est ouvert 365 jours par an, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept et reçoit toutes les victimes de violences sexuelles, hommes ou femmes. « Qu’elles portent plainte ou décident de ne pas le faire », précise la docteure Christine Gilles. Infirmières légistes, psychologues, médecin superviseur : tous, explique la responsable du centre, « assurent la prise en charge globale d’une victime, ce qui nous permet à la fois de discuter entre nous de chaque cas, de comprendre ce qu’en pensent les autres et de nous apporter mutuellement un soutien humain, une dimension très importante du travail dans une matière particulièrement difficile ».
500 victimes reçues
Les policiers, organisés en équipes mixtes associant hommes et femmes, sont tous volontaires et suivent, après sélection, une formation poussée de quinze jours. Affectés à différents services, même en unité d’intervention, ils effectuent deux à trois permanences par mois, se déplacent au CPVS en voitures banalisées et vêtements civils lorsque la victime le souhaite, pour prendre sa déposition sur place et échanger une première fois avec le personnel médical et les psychologues.
Ce mode opératoire a bousculé les habitudes. « Cela nous a permis d’éviter l’écueil d’un agent de police qui n’a pas reçu la formation adéquate ou se trouve mal à l’aise avec ces questions et qui va se déplacer en tenue dans un hôpital où il devra attendre deux heures », explique encore Christine Gilles. Chaque année, le centre traite ainsi quelque 500 victimes, une offre de soins complétée par les services voisins du City Planning, le Planning familial bruxellois, et le CeMAViE, Centre médical d’aide aux victimes de l’excision.
D’après un rapport consacré au bilan de la première année d’existence du centre, près de 70 % des victimes qui y ont été traitées ont décidé de porter plainte. Parmi celles-ci, 20 % ont porté plainte directement et 14 % ont contacté un service de police après un entretien avec le personnel du centre.
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