Cet article s’intéresse à la manière dont les organisations distribuées se confrontent aux effets d’invisibilité du travail, générés et maintenus au quotidien par l’usage des infrastructures informationnelles contemporaines, et en particulier des bases de données.
À partir d’une ethnographie des activités de production d’informations au sein d’une organisation dédiée aux maladies rares, une approche écologique des pratiques de travail est mobilisée pour rendre compte des situations concrètes qui construisent l’invisibilité pour soi et pour autrui au sein de l’organisation et la rendent problématique.
Les enjeux organisationnels et institutionnels, de légitimité et de reconnaissance qui se trouvent par là posés aux acteurs sont ensuite abordés, ainsi que les solutions qu’ils inventent pour y faire face.
L’importance du travail d’articulation et son caractère hautement instrumenté, ainsi que les incessantes formes de (re)médiation sociotechnique qu’exige l’accès à la reconnaissance institutionnelle sont enfin mis en évidence.
Plan de l’article
INTRODUCTION
- 1. (Se) rendre compte du travail : l’invisibilité et ses situations
- 1.1. Invisibilité, organisation et infrastructures
- 1.2. Orphanet : une organisation aux prises avec le travail invisible
- 1.3. « On ne se rend pas compte » : invisibilité pour soi et invisibilité pour autrui
- 2. Une base de données relationnelle en pratiques
- 2.1. Les activités et leurs relations
- 2.2. Le travail d’articulation et son instrumentation
- 3. Les médiations de La reconnaissance
- 3.1. Sortir (les données) de la base
- 3.2. Ce qui fait la petitesse des mains, et la grandeur des réalisations
CONCLUSION
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