Les salariés sont soumis à un rythme de mails très élevé en France. Au-delà d’un sentiment, une récente étude est venue confirmer cette observation.
Certains les accumulent, d’autres les suppriment au fur et à mesure de leur boîte. Les mails… Avec l’avènement du télétravail, c’est devenu le moyen de communiquer le plus courant en entreprise. Mailoop, une PME spécialisée dans l’analyse des pratiques numériques, a souhaité étudier l’importance des mails dans la vie des salariés. Pour ce faire, elle a créé un observatoire de « l’infobésité » avec le cabinet de conseil Mazars, rapporte Le Parisien, le 15 mai 2023.
Mathilde Le Coz, la DRH de Mazars, estime que « le stress numérique est l’un des maux les plus forts, surtout dans les métiers intellectuels ». C’est pourquoi une étude a été menée pendant deux ans auprès de 9.000 personnes réparties en cinq entreprises. 60 millions d’en-têtes d’e-mails ont été analysés.
Les conclusions de la première étude ont été dévoilées. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats sont édifiants. En moyenne, un salarié reçoit 144 mails. C’est trois fois plus pour les dirigeants d’entreprise. Les managers reçoivent, quant à eux, 200 mails en moyenne hebdomadairement.
Selon l’étude, la lecture et le traitement de ces mails occuperaient 30% du temps de travail des salariés. Une situation qui devient intenable selon Mathilde Le Coz : « Les gérer, ce n’est pas du temps de production, donc on a tendance à le faire en plus de notre travail. Cela allonge les journées et la charge d’activité. Chez Mazars ce stress numérique est une cause majeure de risques psychosociaux, de burn-out ou de bore out », explique-t-elle dans les colonnes du quotidien régional.
Et pour cause, l’étude révèle que les mails accentuent l’hyperactivité et le « sentiment d’urgence permanent ». Ainsi, 52% d’entre eux reçoivent une réponse en moins d’une heure. En outre, 10% des salariés envoient des e-mails après 20 heures, et ce au moins 50 fois dans l’année. Mathilde Le Coz explique qu’il n’y a pas toujours de fautif : « À être à la fois expéditeur et destinataire du flux de mails, on est les bourreaux et les victimes. »
Via le site https://www.capital.fr/
EN APPRENDRE PLUS SUR LE STRESS NUMÉRIQUE ?
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