CANADA : Harcèlement psychologique à l'UQTR: Alain Fournier témoigne

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(Trois-Rivières) La Commission des relations du travail a commencé à entendre, lundi, les plaintes formulées par Alain Fournier, directeur du service de l’équipement à l’UQTR qui a été remercié de ses fonctions le 29 octobre 2013.

M. Fournier a déposé quatre plaintes, rappelons-le, contre certains membres de la haute direction de l’Université pour harcèlement psychologique à son endroit et congédiement injustifié.
Bien que presque les trois quarts de la journée aient servi à présenter les expériences professionnelles de cet ingénieur senior et MBA et à faire l’étalage de ses nombreuses réalisations à l’UQTR, M. Fournier a pu raconter que les choses ont commencé à mal aller pour lui lorsque la nouvelle vice-rectrice aux Finances et à l’administration, Johanne Giguère, a mis fin au processus d’embauche d’un adjoint qui lui était nécessaire pour continuer à avancer dans les nombreux projets en cours sur le campus. Cet adjoint, dit-il, était nécessaire «parce que mon équipe donnait des signes d’essoufflement».
Par la suite, Mme Giguère lui a interdit de se mêler du dossier Sodexo, raconte-t-il.
Le 10 juin 2013, raconte-t-il, l’UQTR avait reçu une lettre de Sodexo, l’entreprise qui assure le service alimentaire dans les deux cafétérias du campus et avec qui l’Université détenait un contrat de trois ans.
La compagnie indique, dans sa lettre, qu’elle ne rencontre pas ses objectifs financiers avec ce contrat.
Sodexo demande rien de moins qu’une prolongation de son contrat de cinq ans et une diminution de son loyer de 50 000 $ par année à défaut de quoi elle cessera ses activités dans les 90 jours.
Le vice-recteur à l’administration et aux finances par intérim à ce moment-là, Cléo Marchand, refuse de faire un cadeau à Sodexo et entreprend immédiatement des démarches afin de ne pas plier sous la menace.
Le 27 juin suivant, M. Marchand n’est plus en poste. Il a été remplacé par Johanne Giguère au vice-rectorat. C’est alors que cette dernière convoque Alain Fournier et lui dit de ne pas se mêler du dossier Sodexo.
M. Fournier raconte qu’il a appris, peu après, qu’une entente avait finalement été signée entre l’UQTR et Sodexo. L’Université, dit-il, a prolongé le contrat de sept ans et réduit le loyer de Sodexo de 25 000 $ par année. «Comme il restait un an au contrat, c’est donc un cadeau de 200 000 $ qu’on venait de faire à Sodexo, et ce, dans un contexte où l’on cherche des fonds et que les budgets sont serrés», a raconté lundi M. Fournier.
Ce dernier a senti qu’il avait le devoir d’aller exposer la situation au Secrétaire général de l’UQTR, Me André Gabias, puisque ce dernier est aussi le responsable de l’observation des règles contractuelles à l’UQTR. «À mon sens, cette affaire était illégale. La loi sur les contrats des organismes publics dit que les contrats ne doivent pas dépasser trois ans», a fait valoir M. Fournier. Il n’a toutefois plus jamais entendu parler de l’affaire.
À la suite de cet événement, les choses ont commencé à se détériorer pour Alain Fournier. Le 3 juillet 2013, alors qu’il doit se rendre brièvement au bureau de la vice-rectrice Johanne Giguère, cette dernière critique le plan quinquennal d’investissements de son département en le traitant de «feuille de chou», raconte M. Fournier. «Elle m’a dit que j’avais beau être ingénieur, un technicien pourrait faire mon travail», a-t-il raconté.
«Ce fut une rencontre rentre-dedans, une rencontre de critique et d’abaissement. Honnêtement, je ne méritais pas ça. Je lui ai fait valoir que j’étais en poste depuis deux ans et demi et que les gens appréciaient mon travail», a-t-il raconté à la commissaire Lyne Thériault.
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