Le risque dépressif baisse lorsque les salariés peuvent agir sur les décisions concernant l’organisation du travail.
En quoi agir sur la qualité du travail peut améliorer la santé des ouvriers, leur efficacité et les relations au sein de l’entreprise ? La qualité n’est pas seulement liée à l’objet fabriqué ou au service rendu, elle dépend de l’activité conjointe des professionnels pour arriver à produire un travail dans lequel ils peuvent se reconnaître.
Jean-Yves Bonnefond rend compte de l’expérimentation qu’il a menée avec l’équipe de psychologie du travail du CNAM et Renault à l’usine de Flins. Il décrit la genèse et le développement d’un dialogue entre pairs, ligne hiérarchique, direction et organisations syndicales autour des critères de qualité du travail. Nourri par une analyse de l’activité réelle, ce dispositif a été à l’origine d’innovations durables : des référents-métiers élus par les ouvriers, délibérant sur le travail « bien fait » qui se transforme avec eux, et une instance tripartite de « coopération conflictuelle » entre ouvriers/direction/syndicats.
Dans le récit de cette expérience sociale, l’auteur expose une autre pratique du métier de psychologue du travail qui contribue à la fois — mais non sans conflits — à promouvoir la santé des salariés et l’efficacité dans les organisations.
À propos de l’auteur
Clinicien de l’activité, Jean-Yves Bonnefond est docteur en psychologie du travail, chercheur au CRTD du CNAM où il est également enseignant. Il a récemment créé la société DQT (Dialogue sur la qualité du travail), une JEU (Jeune entreprise universitaire) innovation conventionnée avec le CNAM, qui vise à valoriser et poursuivre ces travaux de recherche.
Agir sur la qualité du travail.L’expérience de Renault Flins, de Jean-Yves BONNEFOND