La souffrance psychique en lien avec le travail prend de plus en plus d’importance dans les pathologies d’origine professionnelle. Or, celle-ci ne figure dans aucun tableau de maladie professionnelle reconnue par les différents régimes de sécurité sociale.
Méthode – À partir des données issues du Programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP), les taux annuels de prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail ont été calculés pour la période 2007 à 2012. Des régressions logistiques univariées et multivariées ont été réalisées pour tester
l’association entre la souffrance psychique en lien avec le travail et l’âge, la catégorie sociale et le secteur d’activité
Résultats – Le taux de prévalence de la souffrance psychique liée au travail était 2 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, quelle que soit l’année (3,1% chez les femmes contre 1,4% chez les hommes en 2012). Ce taux a augmenté sur la période 2007-2012, aussi bien chez les femmes que chez les hommes. L’âge et la catégorie sociale étaient fortement associés à la souffrance psychique, contrairement au secteur d’activité.
Discussion-conclusion – L’augmentation des taux de prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail sur la période 2007-2012 s’accompagne d’une dégradation constatée des conditions de travail et d’une médiatisation croissante de cette problématique. Les secteurs d’activité semblent impactés par la souffrance psychique au travers de leur pyramide sociodémographique.